Fluigent, champion européen d’une nouvelle filière : la microfluidique

Fluigent (94) a emporté l’appel d’offre européen visant à créer une filière industrielle dans la microfluidique. Equivalent à la biologie de ce qu’a été la révolution du microprocesseur à l’informatique, ces techniques en plein essor permettent de manipuler des fluides et des matériaux biologiques à très petite échelle.

La Commission européenne cherche à impulser en Europe la création d’une « Silicon Valley de la microfluidique ». Tête de pont du projet Holifax, Fluigent obtient un financement européen de 7,1 millions d’euros. Fondée en 2006, cette jeune pousse est issue d’une innovation de l’Institut Curie couplée au savoir-faire de l’ESCPI (Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles de la Ville de Paris),  qui possède un des laboratoires de microfluidique les plus avancés au monde.

Avec seulement 30 salariés, Fluigent fait déjà figure de leader européen dans ce domaine pionnier. Spécialisée dans la fabrication de pompes capables de contrôler très précisément l’écoulement des fluides, la start-up française a rassemblé autour d’elle une série d’acteurs européens, à la fois privés et académiques : le français spécialiste de l’impression 3D Sculpteo, les espagnols Mypa et MicroLiquid, l’allemand Resist, les irlandais Ted Lab, le CNRS et l’Université de Dublin.

La microfluidique permet de réaliser des milliers d’expériences biologiques en parallèle, ce qui accroît considérablement l’efficacité de la R&D. Ces nouvelles techniques permettent aussi de réaliser des économies très importantes en réduisant drastiquement la consommation de matériaux biologiques – des produits qui peuvent coûter extrêmement cher, notamment dans le domaine pharmaceutique – car une seule gouttelette de liquide permet de réaliser une expérience : une goutte devient un laboratoire.Au delà de ces enjeux pour l’efficacité de la R&D, la microfluidique, identifiée comme l’un des piliers de l’usine 4.0, pourrait être une nouvelle filière industrielle créatrice d’emplois. En qualité de chef de file du consortium, Fluigent devrait vraisemblablement obtenir la création d’une usine en Ile-de-France, où se trouve son siège social. L’Espagne pourrait être un deuxième lieu de production.« Les champs d’application sont énormes », affirme France Hamber, qui cite les hôpitaux, notamment pour réaliser des diagnostics, l’agroalimentaire mais aussi la chimie. « Les puces de microfluidique pourraient être utilisées pour produire localement et en petite quantité des molécules chimiques comme l’ammoniac, ce qui permettrait de résoudre les problèmes de transport et de sécurité lié à la fabrication de ce type de produits. Dans l’agroalimentaire, on peut encapsuler des saveurs, comme par exemple le beefsteak, à l’intérieur d’une goutte ». Un océan d’innovations à venir, à travers des tuyaux microscopiques.

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