Les enquêteurs de l’Union européenne soupçonnent la Grèce et la Hongrie d’être de nouveaux centres de fraude douanière à grande échelle impliquant des vêtements importés de Chine.
L’évaluation des déclarations en douane des deux pays au cours des deux dernières années a révélé une augmentation des vêtements et chaussures sous-estimés en provenance de Chine, ont déclaré mercredi des représentants de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf). Cette tendance s’accompagne d’une baisse des importations chinoises sous-évaluées au Royaume-Uni. L’autorité soupçonne donc que la fraude douanière avec les importations chinoises, découverte pour la première fois en Grande-Bretagne, s’est déplacée vers la Grèce et la Hongrie. La Commission européenne demande cette année à Londres 2,7 milliards d’euros de droits de douane non acquittés.
Les droits de douane constituent une source importante de recettes pour l’Union européenne. Ils sont collectés par les autorités nationales puis transférés à Bruxelles. Si la valeur des marchandises importées en Europe est sous-évaluée, les droits de douane seront réduits et des milliards d’euros pourraient échapper au budget de l’UE. Les enquêteurs de l’UE supposent que les fraudeurs ont utilisé l’infrastructure du projet chinois pour une nouvelle route de la soie entre l’Asie et l’Europe. Depuis 2016, le port du Pirée est détenu majoritairement par l’entreprise publique chinoise Cosco Shipping. La Chine veut utiliser le plus grand port de Grèce comme porte d’entrée de l’Europe et assurer des liaisons plus rapides entre Athènes et Budapest, la capitale hongroise.
Selon les représentants de l’UE, il est également concevable que la décision britannique de se retirer de l’UE ait conduit les groupes criminels chinois à chercher de nouveaux moyens de réduire les droits de douane sur les marchandises en provenance de la République populaire de Chine. Alors que les ports britanniques de Dover et Felixstowe étaient encore les principaux points de transbordement pour les importations chinoises sous-évaluées en 2017, des contrôles plus stricts des douanes britanniques auraient presque stoppé l’afflux cette année.
Source : Onvista