Anne Vetter Triffit dirige avec son mari Velum, un groupe familial de l’est de la France fabriquant et concepteur d’éclairage LED indoor ou outdoor à destination des professionnels.
Implantée depuis 44 ans à Bischoffsheim en Alsace, et depuis quelques années dans le Rhône, la PME de 200 personnes réalise 25 M€ de CA et connaît un déploiement à l’international important à travers
4 marques Velum, Solycom, City U, et la dernière Azuria qui est l’entreprise du groupe qui réalise du thermolaquage.
Le coeur du savoir-faire c’est la conception du luminaire avec un bureau d’étude important et une unité d’assemblage de composants. « On fabrique à la commande « , explique Anne Vetter-Triffit, « je n’ai pas de stock de produits finis. Ce qui nous permet d’avoir des produits adaptables, de concevoir le produit au moment de la commande et d’avoir des Leds de dernière génération dans nos luminaires. Le cycle d’évolution des Leds est encore très rapide. Tous les 3 mois une partie de notre gamme Leds progresse. »
Velum est une véritable entreprise européenne qui vend dans toute l’Europe et qui est implantée commercialement en Espagne, au Portugal, en Allemagne, en Pologne et en Suisse. « Nous avons 40 commerciaux salariés hors de France et presque 25% de son CA à l’international »
L’entreprise est la preuve que l’on peut fabriquer en France et être très compétitif en prix. « Le secret réside dans la bonne conception du luminaire qui va permettre d’abaisser le coût de la main-d’oeuvre à 15-20% du prix du produit. Restera le coût du transport du produit. Mais on est compétitif au moins jusqu’a 3 jours de transport de nos usines. »
« En Allemagne, je suis le petit poucet de l’éclairage, et je ne peux que gagner des parts de marchés. » Anne Vetter maîtrise parfaitement l’Allemand « cela me permet d’avoir de vraie discussion avec nos interlocuteurs et d’instaurer facilement la confiance, mais je ne compte pas m’arrêter là et nous sommes en recherche d’une cible industrielle pour faire de la croissance externe et fabriquer en Allemagne».
Historiquement Velum s’est développé grâce à l’essor de la grande distribution et s’est ensuite développé sur les collectivités puis sur la distribution professionnelle.
Très impliquée dans la vie sociale, Anne Vetter est Conseiller du Commerce Extérieur de la France et est élue consulaire en Alsace et Grand-Est ce qui lui a permis de rencontrer dans le réseau son Directeur du Développement international, une autre CCE, Marie Chapalain, qui vient d’un univers voisin, de la smart city, et a trouvé chez Velum cette ouverture d’esprit et la capacité d’adaptation qui est la vraie marque de fabrique des entreprises qui se développent à l’international.
Avec ces deux femmes au développement dans une entreprise industrielle, on a un duo de choc qui parle de concert et qui avoue surfer sur le côté « femme » dirigeant ou à responsabilité dans une entreprise industrielle. « C’est vrai que l’on bénéficie d’une capacité d’écoute et qu’on en profite pour passer des messages. Mais c’est vrai aussi que l’on a une approche différente du développement. Dans une négociation si vous mettez deux hommes en face ils sont en concurrence. Avec une femme on va éliminer le rapport de force qui peut polluer la relation «
« Ma passion, c’est chasser en meute, et travailler en réseau. » Explique Marie
Chapalain, « C’est peut-être ce qui manque aux entreprises françaises pour réussir à l’export. Avec Anne, on a la même vision de l’export et des opportunités. Chaque marché est différent, il faut le comprendre, s’adapter et savoir investir pour s’y implanter durablement. »
« Le côté passionnant de cette histoire c’est la liberté que me donne l’entreprise dans le développement, on ne s’interdit rien, si je viens demain avec un marché sur le Burkina Faso on va le traiter comme un marché en Allemagne. Velum étant déjà très présent en Europe, l’idée aujourd’hui est de développer le grand export et de mieux s’implanter dans les marchés des collectivités publiques dans lesquels l’entreprise est plus récente. »
Décomplexées, mais pas féministes, les deux femmes ne se reconnaissent pas dans les clubs de femmes « je n’aime pas les soirées layettes » explique Anne en rigolant. « Si on apporte quelque chose c’est je l’espère par notre compétence, mais il n’y a pas de diaspora de femme dans le business, les femmes sont beaucoup trop pragmatiques. »
Si la conception du développement de Velum passe par des femmes, les commerciaux de Velum à l’étranger sont plutôt des hommes, sauf en Pologne où la place de la femme est différente.
Marie Chapalain compte également développer l’Afrique pour Velum. « En Afrique être une femme est un réel avantage, on bénéficie d’un respect et d’une écoute que les hommes n’ont pas.»
Marc Hoffmeister