Concentration dans l’intelligence économique. La société de conseil en intelligence stratégique Adit est en passe de prendre le contrôle d’Eurotradia. Cette entreprise, spécialisée dans les grands contrats notamment au Moyen-Orient ou en Afrique a longtemps opéré comme un office d’armement pour les majors français. Depuis quelques années, ses actionnaires Airbus, Safran, MBDA, Total et Dassault avaient décidé de céder l’entreprise car ils gèrent, de plus en plus, leurs contrats avec l’Etat.
Née en 1921, sous le nom Office Général de l’Air, Eurotradia avait été créée pour assurer la promotion de l’aéronautique française à l’export notamment en Iran, au Canada et à Hong Kong avant d’élargir ses missions et zones d’activité. L’entreprise qui a réalisé 14 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018 contre 41 millions en 2013 est certifiée ISO 37001 (management anti-corruption).
Comptant parmi les leaders européens de l’intelligence économique, l’Adit qui opère sur l’analyse stratégique, les « due diligence », la compliance, l’e-reputation et la contrefaçon renforce ainsi son offre dans le secteur étroit du support pour les grands contrats de défense. Eurotradia détient, par ailleurs, aux côtés de l’Etat à 49% et de la Sofram à 30%, 10% du capital de la société DCI (Défense Conseil International). Spécialisée dans la formation militaire, celle-ci avait tenté de prendre le contrôle d’Eurotradia l’an dernier.
Revendiquant 75 millions d’euros de chiffres d’affaires, l’Adit est dirigée depuis 1994 par Philippe Caduc et emploie 200 analystes. Elle est contrôlée depuis l’an dernier par le fonds Parquest qui l’a rachetée à l’homme d’affaires Serge Weinberg.
Le secteur de l’intelligence économique connaît une vague de concentration marquée. L’Adit avait ainsi en 2018 déjà racheté Geos, la société Anticip a pour sa part acquis Risk&Co fin 2019 et, ce début d’année, CEIS a été repris par Avisa.
Pierre-Olivier ROUAUD