Interview Hervé Druart Co-Président de l’OSCI, Président de Salvéo
Les opérateurs privés en matière de commerce international sont en 1ère ligne dans la crise internationale qui secoue l’économie mondiale. Hervé Druart le Co-Président de la fédération des opérateurs privés, aux côtés de Chloé Berndt, pense que l’impact de la crise sur le commerce mondial va marquer un tournant durable dans les façons de s’internationaliser.
Si l’exportation souffre globalement puisque selon les premières enquêtes seules 55% des entreprises continuent à exporter, Hervé Druart constate que la situation est très contrastée. « La situation est beaucoup plus difficile pour les TPE et PME qui ont une approche classique de l’exportation en comparaison de ceux qui ont une approche plus internationale avec implantations commerciales ou industrielles. Globalement plus les entreprises sont internationalisées mieux elles résistent car cela permet de mieux lisser les problèmes. »
Sur le principe de crise-opportunité, la crise pour Hervé Druart permet de mettre sur le devant de la scène la Valeur Ajoutée des opérateurs privés en commerce international. « Nos membres à l’OSCI ont une présence très forte à l’étranger, on est présent dans 150 pays et nous n’avons jamais cessé d’être opérationnels pendant la crise. Nous pouvons permettre aux entreprises françaises de continuer à offrir une présence dans les pays alors qu’ils ne peuvent pas se déplacer, voire même faire pour leur compte des actions commerciales ou de gestion. C’est en réalité notre offre de service au quotidien, mais pour beaucoup. »
L’OCSI a essayé d’être très proactive et a mis en place des « remontées de terrain » sous forme de lettre électronique et de webinaires réalisés par leurs membres.
Les OSCI sont immédiatement opérationnels à l’étranger
« Un de nos points forts c’est d’être ultra opérationnels, nous pouvons permettre aux entreprises de répondre à une difficulté qu’elles rencontrent qui est de pallier au fait que l’ensemble de leur force commerciale est clouée au sol. Le deuxième point fort des OSCI est d’avoir une capacité forte dans la conception de plans stratégiques et dans cette période où il faut se remettre en cause, beaucoup participent, ou vont participer, à la remise à plat de la stratégie de l’entreprise à l’international. »
Hervé Druart pense que cette crise est une réelle opportunité pour changer les habitudes des entreprises et les emmener vers plus d’externalisation. « Il est trop tôt de parler du monde de demain après cette crise COVID, mais entre les préoccupations environnementales, la nécessité d’une présence renouvelée sur les marchés et la notion de préférence nationale dans de nombreux pays, nos adhérents sont à même de pouvoir offrir des solutions que l’on peut déployer rapidement. »
L’OSCI en a profité pour mieux s’organiser à l’international en renforçant sa structuration avec des responsables de zones, la création de liens et d’échanges avec leurs homologues à l’étranger et la création d’actions de groupes par grandes zones.
La localisation de l’entreprise est inévitable
Contrairement au discours bien-pensant du moment, Hervé Druart pense qu’on ne va pas vivre longtemps en autarcie. « On ne peut pas tout produire localement et ce n’est pas souhaitable, par contre on pense de plus en plus que l’export va passer par la multi localisation qui va être la nouvelle forme d’exportation. Continuer à avoir des présences sur certains marchés avec des structures légères ou semi-industrielles va devenir une nécessité et va prendre le pas durablement sur l’exportation traditionnelle depuis la France. Nous allons vers une sorte de localisation responsable en mode proximité. Certains disent glocalisation le mot n’est pas très beau, mais il représente bien la fusion de globalisation et de localisation.»
L’OSCI travaille avec BPI France sur le projet d’un renouvellement de la petite Assurance Prospection vers un nouveau produit qui intégrerait obligatoirement un accompagnement, ce qui permettrait de mieux intégrer leurs membres dans les projets exports des entreprises.