Le pôle de compétence des acteurs de la lumière en France rassemblés dans un cluster a profité de sa participation aux Rencontres Africa en octobre dernier pour annoncer avec les acteurs de l’éclairage au Sénégal la naissance d’un Cluster Lumière à Dakar.
un marché Africain où l’énergie est un bien rare, l’efficience énergétique estune nécessité. L’alliance de la LED et du solaire offre théoriquement une solutionidéale, mais demande une révolution des usages et des compétences.
« Grâce à la LED, l’éclairage est mieux maîtrisé. On éclaire là où il faut, comme il faut, quand il faut. » explique Philippe Badaroux , le Président du Cluster Lumière. « Mais comme toute innovation,il faut acquérir de nouvelles compétences pour en tirer le meilleur parti. » Modification des équilibres anciens et des habitudes, pression médiatique et politique autour du sujet de la transition énergétique, développement accéléré des infrastructures, tout concourt à ce que la filière monte en compétence en Afrique.
« Les professionnels et institutionnels sénégalais, sous l’égide de l’AEME et de la ville de Dakar, ont exprimé le besoin de s’associer autour d’une entité regroupant l’ensemble de la chaîne de valeur et permettant de réfléchir aux exigences d’une migration d’éclairage robuste et d’une transition énergétique durable. » reprend Philippe Badaroux, « nous allons nous employer a transférer notre expérience et à mettre en valeur les technologies de nos membres pour répondre aux problématiques qui vont être posées. »
« On est dans une double dynamique » explique le Président du Cluster Lumière, « de croissance économique qui engendre une augmentation des besoins en nombre de points lumineux, mais aussi qui augmente la surface à éclairer avec de nouveaux quartiers, de nouvelles villes. Ceci peut potentiellement faire flamber la consommation électrique dans des pays où il manque déjà de l’électricité. »
« Il faut dans ce cas réfléchir à une stratégie à consommation électrique constante de multiplication des points et des surfaces. Ce que l’utilisation de la LED peut permettre si elle est pilotée, adaptée et si on fait évoluer les usages. »
Le bon exemple c’est sans doute les lampadaires solaires qui fleurissent en Afrique, et tout particulièrement au Sénégal qui a passé un important marché avec une entreprise française. Des efforts financiers très importants ont été faits pour mettre en place à terme 45 000 points lumineux au Sénégal. Mais cet appel d’offre est aujourd’hui très décrié par les professionnels locaux : mal posés, non nettoyés, sans filière de recyclage des batteries, on dirait que cela se transforme à ce stade en une fausse bonne idée et plus de 50% du parc de lampadaires solaires ne fonctionne pas ou n’est pas bien positionné. »
« Aujourd’hui on réfléchit à câbler les 1er mats solaires qui ont été installés pour les raccorder au réseau et, de ce fait, le rendre intelligent. De plus dans les réflexions futures, un mat filaire c’est deux ou trois fois moins cher qu’un mat solaire et en zone urbaine cela peut-être plus efficace ». Il faut Remettre les usages au service de l’innovation.
APPORTER DE LA MÉTHODOLOGIE
« Pour nous et pour les entreprises françaises, c’est un intérêt direct car cela va engendrer des possibilités d’export, de maîtrise d’ouvrage et hausser le niveau technologique de nos interlocuteurs. »
La démarche des africains autour de la ville de Dakar est d’assumer une compétence lumière qui intégrerait toute la chaîne de valeur depuis la compétence jusqu’à la mise en oeuvre. « Mais comme il n’y a pas de constructeurs locaux, il reste à développer une filière. Quitte à motiver nos adhérents à investir en s’appuyant sur les politiques des grands bailleurs de fonds internationaux qui sont les grands financeurs de la filière. »
Le cluster compte dans ce contexte prendre de l’avance en contribuant a créer une filière modèle qu’ils pourra sans doute dupliquer en Afrique de l’Ouest.
Marc Hoffmeister
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