Le groupe Volkswagen innove sur le maillon maritime de sa logistique internationale avec l’emploi de car-carriers de haute-mer propulsés au GNL. Cette première mondiale s’inscrit dans l’objectif d’une supply chain neutre en carbone d’ici 2050.
Le mode maritime et son segment roulier en particulier sont stratégiques pour la supply chain internationale de Volkswagen. Chaque année, plusieurs centaines de navires dont 11 car-carriers affrétés en temps complet transportent pour sa filiale Volkswagen Group Logistics 2,8 millions de véhicules neufs et 250 000 conteneurs de pièces détachées ! Sur courtes et longues distances, ces marchandises approvisionnement ses marchés mondiaux au départ de ses principales zones de production en Allemagne, Espagne et Portugal, au Mexique et en Afrique du Sud.
Europe-Amérique du Nord
Ces acheminements maritimes sont soumis à la démarche environnementale globale de Volkswagen qui prévoit la neutralité carbone de sa supply chain d’ici 2050. C’est dans ce cadre que le constructeur est à l’origine d’une première mondiale dans le transport roulier deepsea. Avec le transporteur maritime norvégien Siem Car Carriers, il a lancé les 2 premiers car-carriers de haute-mer propulsés au gaz naturel liquéfié (GNL).
Baptisés « Siem Confucius » et « Siem Aristotle », ces navires construits à Xiamen en Chine ont une capacité de 4 700 voitures chacun et sont affrétés par Volkswagen Group Logistics à Siem Car Carriers. Ils remplaceront 2 des 9 transporteurs maritimes de véhicules alimentés au fioul lourd utilisés actuellement par la filiale logistique du constructeur sur l’axe transatlantique entre l’Europe et l’Amérique du Nord, Mexique inclus.
Baisse des gaz à effet de serre et atmosphériques
Après leur transfert de Chine vers l’Europe, le 1er navire a été mis en service fin janvier tandis que le 2nd a commencé ses rotations au printemps 2020. Fournis par MAN Energy Solutions, une autre filiale du groupe Volkswagen, leurs moteurs bicarburants de 12 600 ch sont dotés de retraitement des gaz d’échappement. Comparés aux navires en exploitation, ils réduiront de 25 % les émissions de dioxyde de carbone (CO2), de 30 % celles d’oxyde d’azote, de 60 % les particules et de 100 % les émissions d’oxyde de soufre. En plus du GNL, ils peuvent être alimentés en gaz de synthèse (e-gaz) et en biogaz qui élimine 100 % des émissions de CO2.
L’autonomie de chaque navire permet de parcourir une rotation complète (Allemagne-Mexique via plusieurs ports de la côte Est des Etats-Unis) où 2 centres de soutage GNL ont été aménagés à Emden et à Jacksonville. Si leur pertinence économique et écologique est confirmée, ce type de navire inspirera sans doute les prochains appels d’offres maritimes lancés tous les 5 ans par Volkswagen Group Logistics.
Erick Demangeon
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