Les pronostics sont bons pour les ténors des économies d’Afrique subsaharienne, qui s’attendent à des croissances vigoureuses, et à une baisse significative des taux directeurs pour appâter les investisseurs. Le tout dans un contexte où les pays africains ont opté pour une zone de libre-échange continental (ZLEC), pour dynamiser le commerce intra-africain. Cet optimisme exclut toutefois le scénario de l’implication dans un conflit commercial entre la Chine et les USA.
L’Afrique du sud, le Nigéria, le Ghana, le Kenya, parmi les plus grandes économies d’Afrique subsaharienne vont bénéficier de la reprise mondiale cette année, selon un sondage de Reuters. Ce dernier, réalisé au cours de la semaine dernière a révélé que les prévisions de croissance s’annoncent sous de bons auspices. Pour le Nigéria, la plus grande économie africaine, les prévisions ont été relevées à 2,6% pour cette année, contre 2,4% au début de 2018. L’économie du Kenya, largement axée sur l’agriculture, devrait encore croître de 5,5% cette année. L’Afrique du Sud, la nation la plus industrialisée du continent, a connu, pour sa part, une forte hausse inhabituelle. En janvier, les économistes prévoyaient une croissance de 1,3% cette année, mais les attentes se sont améliorées depuis. Le taux est maintenant fixé à 1,9%, porté par une amélioration de l’industrie des services et soutenu par une stabilité politique renouvelée avec l’élection de Cyril Ramaphosa. Mais la palme de la belle croissance revient au Ghana, qui sera probablement l’une des économies à la croissance la plus rapide d’Afrique avec 7,8%, selon le sondage (Le Ghana le Ghana tire profit d’une augmentation du budget et de la hausse de la production d’électricité cette année). Par ailleurs, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone connaissent une reprise alors qu’ils se remettent des effets de l’épidémie d’Ebola et l’amélioration de la situation politique en Gambie stimule les perspectives économiques.
«La croissance économique de l’Afrique subsaharienne reste sur la voie d’une reprise solide cette année», a analysé le groupe Absa Capital. Lequel a précisé que le renforcement de l’économie mondiale, la hausse des prix des produits de base et l’amélioration des conditions météorologiques ont soutenu la croissance, le secteur primaire se démarquant comme le principal moteur de la croissance dans de nombreuses économies
Les perspectives sont bonnes d’autant plus que les pays africains ont accepté de former une zone commerciale englobant 1,2 milliard de personnes, à l’exception du Nigeria et de l’Afrique du sud, qui devraient rejoindre les signataires dans les prochaines années selon plusieurs analystes. Les signaux positifs se traduisent aussi par une réduction des taux d’intérêt. L’Afrique du Sud a réduit son taux directeur de 25 points en mars. Cependant, ce dernier devrait rester à 6,50% jusqu’à l’année prochaine. Le Kenya a baissé les taux de 50 points à 9,50%, il y a un mois; sa première baisse depuis septembre 2016. Le Ghana réduirait ses taux au troisième trimestre, et devrait être suivi par le Nigeria. Les indices sont au vert, pour ces économies africaines. Mais le scénario ne prend pas en compte, une possible imbrication dans une guerre commerciale. C’est-à-dire dans la mesure où le différent tarifaire entre la Chine et les États-Unis perturbe l’amélioration des flux commerciaux mondiaux, d’après le sondage de Reuters.
Source : La Tribune Afrique / Ecobank / APO Group