Au cours de sa tournée en Afrique de l’Est, Emmanuel Macron était de passage en début de semaine à Djibouti, un allié historique et stratégique de la France. Ce petit pays, près de deux fois moins grand que la Suisse, héberge de nos jours les bases militaires de cinq nations étrangères et plusieurs milliers de soldats provenant d’au moins sept pays.
Situé à la Corne de l’Afrique, Djibouti est une zone très convoitée qui représente un double enjeu géostratégique. Le pays permet d’une part le contrôle du détroit reliant la mer Rouge au golfe d’Aden, où transite près de 10 % du trafic maritime mondial. D’autre part, il constitue un point stratégique pour surveiller et intervenir dans les régions alentours : Moyen Orient, Afrique et Asie centrale.
les Américains se sont installés à Djibouti après les attentats du 11 septembre 2001 et y possèdent aujourd’hui le plus gros contingent de militaires (environ 3 000 hommes). Les Français représentent quant à eux la deuxième présence militaire dans le pays, les effectifs ayant graduellement chuté après l’indépendance de Djibouti : de plus de 4 000 hommes en 1978 à environ 1 400 de nos jours. Mais c’est bien la Chine qui s’impose comme la nouvelle puissance montante dans la région. Ainsi, la base chinoise n’abritait que 400 militaires à son ouverture, mais ce sont près de 10 000 hommes qui pourraient bien s’y installer d’ici 2026 selon plusieurs sources citées par Le Monde. D’autres pays lorgnent également sur Djibouti, c’est notamment le cas de l’Arabie saoudite qui aurait finalisé un accord en 2017 pour y installer sa toute première base militaire à l’étranger. Pour Djibouti, l’installation de ces bases militaires étrangères constitue un commerce juteux et la rente issue des loyers de ces dernières représenterait environ 3 % du produit national brut du pays.