Dubaï est connue comme la ville la plus chère du Moyen-Orient. Devant autant de projets immobiliers en cours, on pourrait penser que Dubaï ne connaît pas la crise. Cependant, suite à la baisse de l’activité immobilière, Dubaï n’a pas été épargné.
Quatre sociétés dominent le marché de la construction
Même si ces quatre sociétés construisent des immeubles, des centres commerciaux ou encore des hôpitaux, chacune d’entre elles s’est spécialisée dans un domaine.
MERAAS, présidé par le Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum gouverneur de Dubaï, est plutôt axé sur la construction de complexes à l’extérieur avec des jeux, des restaurants et des magasins afin d’améliorer la qualité de vie de ses habitants.
EMAAR, créée en 1997 par l’Émirati Mohamed Alabbar, est le leader du marché. Le gouvernement possède 30% de cette société qui a notamment construit le Burj Kalifa et le Dubaï Mall. En 2018, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros.
L’Émirati Hussain Sajwani a créé DAMAC, deuxième constructeur privé, en 1982. Il s’est spécialisé dans la construction de résidences privées de luxe. En 2018, DAMAC a généré un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros.
Le dernier est la société Nakheel, racheté par Dubaï en 2011 quand celle-ci était en faillite. Géré par l’indien Sanjay Manchanda, le projet majeur de ce constructeur est la Palm, devenu un des emblèmes de Dubaï.
Le gouvernement veut relancer le marché
Dubaï a le plus grand pourcentage de grues au monde et les constructions ne s’arrêtent jamais. Cependant, l’offre devient plus importante que la demande et les prix ne cessent de baisser. Les prix de vente des biens immobiliers ont diminué de 11% en 2018. Mais ce rééquilibre est nécessaire afin de retrouver des tarifs plus abordables et faire revenir les investisseurs.
C’est dans ce sens qu’en 2019 le gouvernement a mis en place des lois afin de relancer le secteur auprès des étrangers. Même si les premiers investisseurs privés sont les Émiratis, viennent ensuite les Indiens et les Saoudiens.
Le gouvernement a annoncé un programme de résidence permanente ou « golden card ». Ce programme vise directement les expatriés qui veulent investir et obtiendront un visa en fonction du montant de leur investissement. Le montant minimum est de 340 000 euros. La longueur du visa dépendra du montant investi.
Les Émirats ont mis en place un visa de touriste de cinq ans afin de booster les locations à court-terme comme Airbnb et maximiser les rendements pour les propriétaires.
Les retraités peuvent aussi obtenir un visa de cinq ans renouvelable s’ils achètent une propriété d’au moins 500 000 euros et prouvent qu’ils ont un revenu minimum de 5000 euros par mois.
Dubaï continue ses méga-projets immobiliers
Avec l’Expo 2020, Dubaï reste toujours optimiste et continue ses projets plus impressionnants les uns que les autres.
Dubaï Creek, piloté par EMAAR, ouvrira ses portes en 2021. Ce projet promet la construction d’une nouvelle tour, encore une fois la plus haute du monde, de 1300 mètres et sera le symbole de l’Islam moderne. Ce projet de 900 millions d’euros pourra accueillir 200 000 résidents sur 900000 mètres carrés. Il sera deux fois plus grand que le complexe Burj Khalifa/Dubai Mall.
Le resort cinq étoiles Atlantis The Palm va avoir une petite sœur appelée « The Royal Atlantis Resort and Residence ». Ce projet ouvrira en 2020 avec un budget de 1,3 milliard d’euros. Cet ensemble de 43 étages, 90 piscines, treize restaurants, 231 appartements et 800 chambres d’hôtels sera le complexe le plus luxueux de Dubaï.
Commencé en 2003 le très attendu « The World » devrait enfin se terminer cette année. Ces 300 îles privées de 24 à 84000 m2 se dessinent comme un globe au milieu de l’océan. Ces îles avec des villas privées, des résidences, des resorts ou des centres commerciaux seront seulement accessibles en bateaux ou en hélicoptères. Richard Branson, créateur de Virgin, a déjà acheté « l’île de Grande-Bretagne ».
Malgré un secteur au ralenti, Dubaï continue ses investissements et reste optimiste. Le gouvernement espère que L’Expo 2020 ramène les investisseurs nécessaires pour la rentabilité de leurs nouveaux projets.
Murielle Thielin Bousseau