La 12e édition du salon « Medi’Nov 2024 » s’est tenue avec succès à Lyon il y a quelques semaines, mettant en lumière les avancées technologiques dans le domaine des dispositifs médicaux et de la santé en France.
Pour David Billman, cofondateur de l’agence first connexion et organisateur de cet évènement qui rassemblait les plus grands experts et acteurs en matière d’innovation technologique et digitale en santé « Il est devenu évident que les acteurs français de l’innovation médicale franchissent désormais les frontières pour conquérir les marchés mondiaux. Une des facettes de cette tendance a été l’annonce du lauréat du prix de l’innovation cette année : Robeauté, une PME basée en Île-de-France. Leur micro robot a captivé l’attention des experts internationaux avec sa capacité à cibler avec précision les tumeurs cérébrales, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans le traitement des maladies neurologiques. »
Dans le domaine de la santé, les principaux leaders se concentrent principalement aux États-Unis « qui ont réussi à consolider leur position en acquérant et en fusionnant avec d’autres sociétés, ce qui leur permet d’intervenir à tous les niveaux de la chaîne de valeur, de la prévention au diagnostic en passant par le traitement et le suivi médical ». Parmi les entreprises les plus influentes, on retrouve des noms bien connus tels que Night, Johnson and Johnson, Becton Dickinson and Company ou General Electric Healthcare, pour n’en citer que quelques-uns. En Europe, le paysage est plutôt caractérisé par la présence de nombreuses petites entreprises hautement spécialisées. Ces entreprises apportent souvent des innovations de pointe dans des domaines spécifiques de la santé, elles comptent de grands acteurs tels que Siemens et Philips.
Les États-Unis sont le principal client de notre savoir-faire tricolore en matière de santé, et représentent un marché de premier plan pour de nombreuses entreprises du secteur. L’Allemagne se distingue également comme un marché majeur pour la France, bénéficiant de liens historiques et d’un système de santé distinct, suivent ensuite la Chine et le Japon. Dans notre pays, alors que le secteur pharmaceutique, autrefois fleuron national, connaît actuellement un potentiel déficit commercial, d’autres secteurs de la santé progressent. Les technologies innovantes et avancées, qui nécessitent des compétences clés et bénéficient du soutien de professionnels de santé de renommée internationale, constituent une force majeure pour la France. En revanche, les secteurs en régression incluent ceux qui sont moins innovants, tels que les dispositifs médicaux standard, sujets à des contraintes budgétaires et à une concurrence accrue, notamment de la part de pays asiatiques offrant des prix plus attractifs.
« Pour sortir leur épingle du jeu, les entreprises françaises doivent continuer à innover et à investir dans la recherche et le développement. Des initiatives telles que celles de la BPI visent à financer l’innovation et à encourager la compétitivité des entreprises françaises sur la scène internationale, en se concentrant sur les domaines à forte valeur ajoutée et à fort potentiel d’innovation. Il faut en profiter! » David Billman confirme que pour les startups du secteur médical en France qui cherchent à innover et à exporter, il existe beaucoup d’opportunités dans des domaines spécifiques de la santé, qui se démarquent sur le marché international, notamment dans les technologies logicielles appliquées à l’imagerie médicale, à la radiologie et à la cardiologie, ainsi que dans les domaines émergents tels que l’intelligence artificielle appliquée au diagnostic avancé. « Des entreprises telles que DMS Imaging et Quantum, basées à Montpellier, font figure de pionnières dans l’imagerie médicale et la robotique chirurgicale respectivement, tandis que French Afcare catalyse la collaboration entre ces acteurs pour renforcer leur présence internationale. » précise Mathieu Charleux, expert en dispositifs médicaux, santé numérique et conseiller en innovation. « Les dispositifs médicaux connectés et les logiciels en santé numérique sont également des domaines d’expertise croissante, permettant à la France de renforcer son avantage concurrentiel grâce à l’innovation. La robotique chirurgicale médicale française, qui dispose d’une expertise reconnue, offrant des solutions avancées pour les interventions chirurgicales complexes, marche aussi très bien, comme pour Robeauté. C’est également le cas dans le secteur de la santé numérique, qui offre un potentiel de croissance significatif, avec une demande croissante pour des solutions logicielles innovantes dans des domaines tels que la gestion des dossiers médicaux électroniques, la télémédecine, et les applications mobiles de suivi de la santé ». Pour Mathieu Charleux il est important de noter que « le succès d’une startup dans le domaine de la santé numérique en France ne garantit pas nécessairement son succès à l’international en raison des différences dans les modèles économiques, les réglementations et les préférences des consommateurs ». Par conséquent, chaque marché étranger doit être étudié individuellement pour identifier les opportunités et les défis potentiels.
Mathieu Charleux confirme enfin que « Dans cette optique, le plan France 2030, axé sur la réindustrialisation et le soutien à l’innovation, offre un cadre propice au développement des entreprises françaises sur la scène mondiale. En capitalisant sur leurs atouts en matière de main-d’œuvre qualifiée et d’ingénierie de pointe, les acteurs français de l’innovation médicale sont bien positionnés pour conquérir de nouveaux marchés. »