La BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) compte désormais le Bénin parmi ses membres. Alors que le dossier de la Côte d’Ivoire est encore en étude, le pays est devenu depuis quelques jours le 75e actionnaire de l’institution financière et la Première Nation d’Afrique subsaharienne à obtenir ce statut.
La BERD, créée en 1991 à la suite de l’effondrement du communisme en Europe de l’Est, soutient les pays en transition au moyen d’investissements, d’activités de conseil et de réformes politiques. Elle s’attache à promouvoir le développement du secteur privé et le changement durable, léguant ainsi un héritage durable en vue d’un avenir meilleur. La BERD dépensait jusqu’alors massivement en Afrique du Nord mais le sud du Sahara avait été délaissé par l’institution. Avec l’adhésion du Bénin, 75 membres, dont 73 pays et deux institutions que sont l’Union européenne et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont désormais le statut d’actionnaire de la BERD. Au total, six pays africains font partie des membres de l’institution, mais le Bénin est actuellement le seul situé dans la région subsaharienne. Après l’Algérie en 2021, le pays de Patrice Talon rejoint donc l’actionnariat de la banque multilatérale et se prépare à bénéficier de son expertise et de son soutien financier.
L’intégration du Bénin en tant qu’actionnaire de la BERD est l’aboutissement d’un processus qui a débuté par une demande d’adhésion et une demande du statut de pays bénéficiaire en juillet 2023. Demande validée en octobre 2023 par le Conseil des gouverneurs. Le pays a achevé son processus d’adhésion à la banque et obtenu le statut de pays membre. Cela lui permet désormais de « recevoir le soutien de la BERD en termes de financement et de politique à mettre en œuvre ». Plus concrètement, le Bénin aura la possibilité de « capter plus de ressources pour la transformation structurelle de son économie, et la dynamisation du secteur privé », assure Romuald Wadagni, ministre béninois de l’Economie et des Finances. Celui-ci a confié que le Bénin était ravi de « Le Bénin entend attirer davantage de ressources nécessaires à la transformation structurelle de notre économie, à l’amélioration du climat des affaires et à la redynamisation de notre secteur privé ». Il a ajouté que « tout cela devrait avoir un impact sur les conditions de vie de notre population ».
Bien que le Bénin aspire également à devenir un pays d’opération de la BERD, cette étape devra attendre l’entrée en vigueur d’un amendement à l’accord de création de la Banque, qui nécessite l’acceptation formelle de la majorité des actionnaires de la banque.