Le Comité national routier (CNR) a dévoilé il y a quelques semaines les résultats d’une enquête sur les activités logistiques des acteurs du transport routier de marchandise (TRM). On apprend notamment que la pratique des activités logistiques est directement corrélée à la taille des entreprises et que l’intégration des services logistiques est mise en place par près de 70 % des transporteurs interrogés, principalement sur leur site d’exploitation principal.
Le secteur du transport et de la logistique continue de jouer un rôle fondamental dans l’économie française, avec près de 72 000 établissements et 1,6 million de personnes employées à la fin de 2022, selon les données de l’URSSAF. Malgré une prédominance de microentreprises et de petites et moyennes entreprises (PME), ce sont les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) qui sont les principaux moteurs économiques du secteur, représentant 79% de la valeur ajoutée et 70% des effectifs. Le transport terrestre est le principal contributeur à la valeur ajoutée du secteur, avec 46%, suivi par les services auxiliaires de transport (23%) et la poste et le courrier (10%). Le transport aérien et par eau complètent le tableau, assurant les 20% restants. De plus, le secteur se distingue comme le plus grand employeur parmi les autres avec 61% des salariés du domaine et représente le principal investisseur avec 55% des investissements.
Dans cette étude sur les prestations de logistiques au sein du secteur du TRM en 2023 on apprend que 68,3 % des sociétés interrogées effectuent au moins une activité des prestations logistiques suivantes : entreposage (plus de 24h) préparation de commandes ou transformation de produits. Le stockage demeure généralement la première activité de logistique mise en œuvre par un transporteur voulant diversifier son activité. Les opérations de préparations de commandes sont moins fréquentes, mais concernent toutefois 47 % des entreprises ayant une activité logistique. Les prestations de transformations de produits restent marginales avec un taux de pratique de 5 %, l’activité nécessitant des moyens spécifiques. Ces prestations se développent à mesure que la taille de l’entreprise grandit. Seulement 10,9 % des entreprises de 0 à 19 salariés offrent ce type de prestations. Au contraire, le taux de pratique est maximal pour les entreprises de 100 salariés et plus. Ainsi, les plus grandes entreprises sont les plus enclines à offrir des services logistiques avancés, avec près de 90 % d’entre elles impliquées dans au moins une activité logistique. La majorité des entreprises de TRM actives en logistique (54,5 %) ont internalisé leurs prestations de logistique au sein de leur propre société et de leur site habituel d’exploitation. Ces prestations sont effectuées dans la majorité des cas sur le site d’exploitation du transport (pour 73,3 % des entreprises). Les entreprises appartenant à un groupe pratiquent plus fréquemment des activités de logistique (85,1 %) que les entreprises indépendantes (47,5 %).
Le paysage du transport routier de marchandises en France se transforme sous l’impulsion de la logistique. Les entreprises, en réponse aux besoins croissants de flexibilité et d’efficacité, intègrent des services logistiques de manière structurelle et stratégique. Cette tendance, mise en évidence par les enquêtes du CNR, souligne l’évolution d’un secteur en pleine mutation, où la logistique devient un levier essentiel de compétitivité pour les transporteurs. Ainsi les classements publiés par la presse professionnelle confirment que les leaders de la logistique en France sont souvent des entreprises de transport qui ont su diversifier leurs activités. Parmi les tops 15 des transporteurs, des noms comme GEODIS, CEVA Logistics ou XPO Logistics dominent également le secteur de la logistique.