Qatar : une contraction de l’économie à hauteur de 4,3% et un plan de relance de 23,5 milliards de dollars
Tous les événements sportifs sont réduits à néant jusqu’en 2022 avec l’arrivée de la Coupe du Monde ! La consommation tourne avec seulement la population locale soit 1,7 millions d’habitants (dont 90% d’étrangers, dont 60% à très faible revenu), alors qu’avec les croisières et les événements sportifs, il faudrait ajouter 1,8 millions de plus.
La Qatar est une destination liée aux événements de compétition sportive, Jeux Olympiques, Championnat du monde de moto, de hand-ball… Ils ont joué la carte du SPORT pour attirer les équipes, les fédérations, les championnats qui coûtent de plus en plus cher à réaliser et bien sûr avec tout cela les SUPPORTERS qui représentent les retombées financières du pays hors GAZ !
Le Qatar, 2ème producteur d’hydrocarbures du Golfe avec une production de 4,2 MTEP – 5ème producteur mondial de gaz naturel (4,5% de la production mondiale), et 1er exportateur de GNL.
D’après les dernières prévisions disponibles, en 2020, le déficit devrait s’établir entre 5 et 10 % du PIB (-8% par exemple pour Fitch pour un baril de 35 USD), en raison de la chute brutale des recettes budgétaires provenant des hydrocarbures.
Le gouvernement Qatarie a lui aussi annoncé un plan de soutien à hauteur de 20 à 23,5 Mds$ soit 11-15% du PIB, comprenant des injections de liquidités de la banque centrale, des suspensions de frais et des taxes par le gouvernement, des prêts et des garanties aux entreprises de la Qatar Development Bank et des investissements des entités gouvernementales.
L’activité pétrolière et gazière du Qatar a également été touchée cette année et pourrait baisser de 3,0% en raison d’une demande énergétique mondiale en berne. Le ralentissement du segment « hors-hydrocarbures » depuis le début de la crise pourrait se contracter selon le FMI à hauteur de -5,9% en 2020, mais l’impact de ses difficultés sur la croissance devrait être relativement contenu : l’économie qatarienne dépend en effet moins de la consommation des ménages, 22% du PIB au Qatar contre 38% en Arabie Saoudite, 39% aux Émirats ou 54% en France selon la Banque mondiale, mais Fitch table sur une progression de la dette Qatarie à 81% du PIB fin 2020.
Avec en plus des prix à la consommation qui augmenteront en fonction de l’activité économique et de l’arrivée de la Coupe du monde, et il est possible que les autorités introduisent la TVA de 5% d’ici 2022 comme l’ensemble des pays arabes du Golfe.
La chute brutale des prix de l’énergie couplée à la baisse attendue des recettes fiscales sur les sociétés cette année devrait voir le solde budgétaire du Qatar se replier dans un déficit, égal à 6,2% du PIB, après deux années consécutives d’excédents.
Projection du PIB Qatar
-0,2 en 2019
-4,3 en 2020
+2,8 en 2021
+2 en 2022
Oman : La crise actuelle met en exergue les limites du modèle économique omanais
Avec un PIB d’environ 77 Md USD en 2019 et 4,6 millions d’habitants, dont 45 % d’expatriés principalement originaires du sous-continent indien, le Sultanat d’Oman figure dans la catégorie des pays à hauts revenus de la Banque mondiale (PIB par habitant de près de 16 500 USD).
Le développement de l’économie omanaise a reposé à l’origine quasi intégralement sur l’exploitation des hydrocarbures, secteur qui reste aujourd’hui au cœur du modèle de croissance. En 2019, le pétrole et le gaz représentaient ainsi 36% du PIB, 68% des exportations et 76% des recettes budgétaires, en dépit de la mise en œuvre d’un plan de diversification censé favoriser la croissance du secteur non-pétrolier, notamment privé, et créer de l’emploi pour les nationaux (« Omanisation »).
Le développement du tourisme haut de gamme entre en complémentarité à celui de Dubai souvent lié par 1 à 2 jours dans les packages, mais pas comme une destination à part entière.
Le prix d’équilibre budgétaire est l’un des plus élevés de la région à 87 USD le baril pour 2020 contre 26 USD au début des années 2000, résultat de la hausse continue des dépenses publiques, en partie liée à l’embauche de fonctionnaires. Le taux de chômage des jeunes est de l’ordre de 50 % demeure néanmoins particulièrement élevé selon la Banque Mondiale.
PIB Oman
0,4 – 2019
-4,9 – 2020
+3,7 – 2021
+ 3,4 – 2022
Kuwait : pas de plan spécifique post Covid
Aucun plan spécifique pour un programme de relance économique du gouvernement koweïtien pour faire face à l’impact de la pandémie COVID19 sur l’économie koweïtienne.
Avec 100 milliards de barils de pétrole en réserve (soit 9% du total mondial et représentant 100 ans de production), l’industrie du pays repose sur l’exploitation pétrolière. Le secteur pétrolier représente 48,4 %% du PIB et plus de 90% des exportations du pays. D’ici à 2030, le Koweït prévoit d’investir plus de 87 milliards USD dans le secteur pétrolier, notamment dans la création de nouvelles raffineries de pétrole. Selon le FMI, le Koweït a le 7ème PIB par habitant au monde, cependant, la majeure partie de cette richesse est concentrée entre les mains des citoyens koweitiens, tandis que la majorité des travailleurs (en particulier d’Asie) vivent avec des revenus à bas salaires.
Dans l’ensemble, le secteur industriel contribue pour plus de la moitié du PIB (59,6%) et emploie 25,4% de la main-d’œuvre totale. Le secteur des services représente environ 51,1% du PIB et emploie 72,4% de la population active. Les sous-secteurs les plus importants sont principalement l’immobilier et les services financiers, qui ont récemment été remis de la crise financière mondiale.
Le taux de chômage est quasi inexistant, il est estimé autour de 1,5% et devrait rester stable les années suivantes. Les finances publiques du Koweït sont relativement saines, avec un ratio dette / PIB de 15,2%, à peine supérieur à 14,7% un an plus tôt. Cependant, les dépenses publiques devraient augmenter dans les années à venir dans le cadre de plans visant à stimuler le crédit, l’emploi et les salaires des jeunes diplômés koweitiens.