Le gouvernement français semble être confiant face aux sanctions économiques imposées par l’Occident à Moscou car l’exposition de la France face à cette crise est très limitée. Auditionné au Sénat, le Ministre de l’Economie et des finances estime que les conséquences de la crise ukrainienne seront contenues même si la France exporte moins de 7 milliards d’euros par an.
Toutefois comme l’a présenté le Président de la République dans son intervention du 2 mars, Il ne faut pas sous estimé les effets collatéraux des sanctions économiques sur les entreprises des pays qui les décrètent. Même si les exportations de la France vers l’Ukraine et la Russie représentent un peu moins de 2% et que l’heure est encore à l’évaluation des risques, certaines entreprises françaises qui sont présentes sur le marché russe ressentent déjà l’effet boomerang de cette décision.
Russie : 7e marché de la France hors Europe
Hors énergie, les échanges commerciaux avec la Russie sont limités mais 35 groupes du CAC 40 restent présents à Moscou. Dans ce groupe, on retrouve 700 filiales françaises et des PME qui emploient 200 000 salariés russes. En Ukraine, les groupes français sont les premiers employeurs étrangers avec près de 30 000 personnes dans 160 entreprises. La France est le 1er employeur étranger en Russie.
En 2020, les exportations vers la Russie ont atteint 5,2 milliards d’euros, faisant de la Russie le 7ème marché de la France hors Union européenne grâce principalement à l’aéronautique. Dans ces exportations, on retrouve également 24,3% de matériaux de transport et 21,4% de produits chimiques, parfums et cosmétiques.
Les premiers effets de ces sanctions économiques poussent l’Etat à agir
Les entreprises françaises ayant d’importantes activités en Russie ont été les plus pénalisées par la chute de la Bourse. Depuis l’apparition de ces sanctions économiques le rouble russe a plongé de près de 30% par rapport au dollar lundi et de nombreuses sociétés se retrouve avec des commandes qui ne seront pas honorés.
Le 1er Ministre Jean Castex va travailler sur un plan de soutien aux entreprises qui seront impactées qui sont priées de se faire connaître.
De son coté, Franck Riester, le Ministre chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité assure que « toutes les entreprises françaises qui sont installées en Russie » bénéficieront du « soutien » du gouvernement. Les PME qui « pourraient être indirectement touchées » sont actuellement listés afin que Bercy puisse leur apporter des solutions adaptées à leur situation.
Les banques qui seront impactées par les sanctions « Swift »
Voici la liste des banques qui ont été retirées du système Swift mondial :
– Bank Otkritie
– Novikombank
– Promsvyazbank
– Rossiya Bank
– Sovcombank,
– VNESHECONOMBANK (VEB)
– VTB BANK
On notera que ne figure pas dans cette liste la Sberbank, 1ère banque Russe ni les banques liées à Gazprom pour le pétrole et le gaz. La Société Générale avec Rosbank n’est pas non plus concernée.
On notera que de son coté les Etats Unis ont pris des mesures plus dures et on interdit les flux financiers avec les 20 plus grosses banques Russe. A partir des Etats Unis le commerce avec la Russie est donc plus problématique.
Sur l’ensemble des problèmes que vous pourriez rencontrer ou sur des interrogations que vous pourriez avoir une adresse a été mis en place par lea DG Trésor : sanctions-russie@dgtresor.gouv.fr
Personnel Français en Russie et en Ukraine ou Biélorussie
Si vous avez du personnel dans les pays impactés et que vous vous posez des questions sur le fait de les rapatrier et de comment faire une cellule a été mise en place au Ministère des Affaires Etrangères
Par téléphone au 01 53 59 11 00
• Par email : contact.diplomatie-economique@diplomatie.gouv.fr
Capacité Russe de résilience
L’économie est aujourd’hui en bien meilleure position qu’il y a 3 ou 4 ans pour résister à un choc économique induit par les sanctions. Des amortisseurs externes importants ont été prévus et le marché des capitaux locaux s’est développé fortement. Les réserves de change sont assez importantes, d’où une résistance russe aux sanctions qui, à ce stade, ne semblent pas entraver de manière importante la capacité de la Russie à honorer ses obligations extérieures. De l’avis des principaux analystes la situation changerait radicalement si la banque centrale était empêchée d’utiliser ses réserves de change pour soutenir la monnaie locale. On surveillera donc l’effectivité des sanctions européennes et américaines sur la Banque Centrale Russe.