Il y a quelques jours, l’OCDE et le FMI ont sorti chacun de leur coté un rapport inquiétant concernant l’économie mondiale. Principal trait commun: des tendances économiques qui s’assombrissent.
Après un contexte économique compliqué, suite à la pandémie mondiale, alors que les pays montraient des premiers signes d’une reprise économique, le monde a dû faire face à un second choc économique lié à l’invasion des Russes en Ukraine.
Ce ralentissement de l’économie mondiale se montre plus fort que prévu avec une reprise en pente très très douce. En 2023, la croissance annuelle pourrait atteindre un niveau de seulement 2,7 %, la plus faible croissance attendue depuis 2001. Le PIB mondial devrait, lui, être inférieur d’au moins 2 800 milliards USD (dollars américains) par rapport à ce qu’il était prévu il y a un an. La raison principale de ce ralentissement est le resserrement des politiques monétaires en raison du dépassement plus fort des objectifs d’inflation. La Chine, a, elle aussi, joué un rôle important sur l’impact économique mondial avec ses confinements stricts et sa politique zéro covid.
En ce qui concerne l’inflation, elle s’avère persistante et s’est généralisée à l’ensemble des pays et des produits. Elle ne se limite plus à l’énergie et à l’alimentation mais s’étend à tous les domaines. Les ruptures d’approvisionnement énergétique pourraient faire encore grimper les prix, et la guerre entre la Russie et l’Ukraine augmentera sans doute les risques de surendettement dans les pays à faible revenu, mais aussi l’insécurité alimentaire. Au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Europe, la moitié des produits composant l’indice des prix connaissent une inflation supérieure à 4 %.
L’OCDE et le FMI confirment ensemble que la crise énergétique n’arrange pas l’économie mondiale, bien au contraire, les approvisionnements énergétiques de l’Union européenne en Russie pourraient finalement générer des perturbations bien plus fortes que prévu. Les stocks de gaz de l’Union européenne ont atteint près de 90 % de leurs capacités. Si l’Union européenne n’arrive pas à réduire sa consommation, ces stocks pourront s’avérer insuffisants. Les pénuries pourraient provoquer une flambée des prix mondiaux de l’énergie et donc aggraver la situation financière et nécessiter d’imposer aux entreprises une réduction de leur consommation de gaz. Ces chocs pourraient amputer la croissance mondiale et entraîner une hausse de l’inflation de quasiment 50 % en 2023.
Selon ces deux rapports, sur le marché du travail, la situation s’améliore avec des taux de chômage atteignant leur plus bas niveau historique depuis 20 ans. La hausse des salaires s’est renforcée dans de nombreux pays, en particulier aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, mais pas encore en Europe. D’après les prévisions, l’inflation globale devrait fléchir, passant de 8.2 % en 2022 à 6,5 % en 2023 dans les économies du G20, alors qu’au niveau mondial, en cette fin de 2022, l’inflation devrait rester « élevée plus longtemps que prévu et ralentir à 4,1 % en 2024 ».