Plusieurs organismes permettent de partager des V.I.E entre plusieurs entreprises, l’IMED, la Fédération de la mécanique et plus récemment l’Agence Auvergne Rhône-Alpes ont des dispositifs qui sont bien rodés.
L’Imed est la plus importante d’entre elles, cette association s’est fait une spécialité de VIE à temps partagé. Avec succès.
Les V.I.E à temps partagé, ça marche… mais sous conditions. Tel est le crédo de l’Imed, une des rares structures spécialistes de ce mode opératoire. Basée à Marseille mais à rayonnement national, cette association créée en 1988 par des entrepreneurs, est née du besoin de ses fondateurs d’utiliser le dispositif de V.I.E, mais sans avoir le besoin ou les moyens d’un temps plein.
Le principe est simple. Implanté dans un pays, un jeune assure une mission classique de V.I.E, prospection, relations commerciales, etc… pour plusieurs entreprises, selon un prorata convenu à l’avance, Imed faisant l’interface avec Business France.
«La phase préparatoire est essentielle. Chacun doit savoir clairement à quoi il s’engage, tant l’entreprise que le jeune », soutient Loïc Bonnardel, délégué général de l’Imed qui compte cinq salariés.
Pour cela, avant la mission, un budget est établi, approuvé et ensuite partagé entre les entreprises. « Celles-ci sont deux ou trois, jamais plus car au delà, c’est ingérable », note Loïc Bonnardel. En début de mission, Imed assure même un coaching hebdomadaire du V.I.E. « Nous vérifions que le jeune trouve ses marques, est opérationnel ou encore que la répartition du travail est conforme à l’accord».
Un mécanisme souple
Imed travaille chaque année avec un volant d’une trentaine d’entreprises employant au total dix à douze V.I.E, en ce moment, ceux-ci sont déployés en Colombie, en Australie, au Mexique ou en Malaisie. Dans certains cas, l’association leur trouve même des structures d’accueil, par exemple chez Total en Ouganda ou la Compagnie Fruitière en Côte d’Ivoire.
Avec une dynamique bien rodée, Imed est en fait le véritable moteur du processus. En s’appuyant sur la base de candidats Civiweb ou à partir de candidatures spontanées, l’association évalue et sélectionne des candidats. Elle assure aux jeunes sélectionnés une formation complémentaire de quelques semaines sur le commerce international (Incoterms, etc…) à charge, pour eux, ensuite de trouver des entreprises ayant un besoin de déploiement à l’export. « En général, c’est le V.I.E lors de cette phase en France qui trouve ses entreprises d’accueil. C’est un bon moyen de le tester». Souple, le mécanisme permet dans certains cas à une entreprise cliente de se retirer et à l’Imed de trouver une mission de remplacement au jeune volontaire.
A noter qu’Imed assure souvent l’interface entre les entreprises et les Conseils régionaux qui ont des dispositifs de subventions ad-hoc. C’est le cas notamment pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec laquelle Imed a des liens forts puisqu’elle assure pour la région une partie de l’instruction des dossiers V.I.E.
Le profil type est celui de jeunes à bac+4 ou avec deux ou trois ans d’expérience. Facteur clé : l’acculturation au grand large. « Nous sélectionnons des juniors qui ont déjà une expérience à l’international par le biais de l’alternance, d’un stage long ou de la période césure, sinon le choc est trop rude et l’échec assuré ».
Pierre-Olivier ROUAUD
Mission Mexique réussie
Un V.I.E pour trois et au bout trois propositions d’embauche… Telle est l’expérience de Sonia Foussier. Pilotée par l’Imed, celle-ci a travaillé deux ans à Mexico en temps partagé pour le compte des sociétés Adesia (rubans adhésifs sensibles à la pression), Coverpla (éléments de packaging de luxe) et Elkem (matériaux à base de silicone).
Après une formation à l’Imed et, bien sûr, dans chacune des entreprises pour intégrer les aspects techno-économiques des produits, Sonia Foussier s’est mise à l’œuvre au Mexique où elle avait déjà effectué plusieurs stages. Le challenge, dans ce pays où le facteur prix est essentiel, était de convaincre les prospects du bien-fondé d’une stratégie haut de gamme, même en BtoB. Mission réussie, puisque pour Coverpla par exemple, la V.I.E a su cibler des PME engagées dans une démarche de différenciation et s’ouvrir une nouvelle clientèle. Mais à la fin de son V.I.E., c’est pour l’entreprise rhône-alpine Adesia que Sonia Foussier a choisi de travailler comme «business developer » sur le marché mexicain.
POR
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