La dernière rencontre avec le Président Macron lors de sa visite en République Démocratique du Congo avait été plutôt tendue. Cette fois-ci le Président Tshisekedi a reçu un appui de la France sur la question du soutien du Rwanda aux rebelles du M23.
Le Président Tshisekedi nouvellement réélu et légitimé depuis janvier dernier a entamé une tournée européenne pour chercher des soutiens.
Le sujet principal de la visite en France était de ce fait très politique, pour essayer de faire en sorte que Paris appuie de tout son poids pour que le Président rwandais retire ses troupes et son soutien aux rebelles que combattent les militaires congolais à l’Est de la RDC. Cette fois-ci Emmanuel Macron a été très clair « je me fais fort de convaincre d’un retrait en parallèle de leurs forces qui n’ont rien à faire sur le sol congolais », a dit Emmanuel Macron, qui s’est engagé à appeler le président rwandais Paul Kagame dans les prochains jours.
Il faut dire que le conflit s’enlise et que le départ des forces de l’ONU demandé par le Président d’ici la fin de l’année n’aide pas à la résolution du problème.
La visite du Président de la RDC avait été méticuleusement préparée, un forum économique avec le Medef, une visite au Sénat, une rencontre avec la diaspora … un planning bien chargé, car le pays est plutôt boudé par les investisseurs français. Il est classé en pays à risque par la Direction Générale du Trésor et par la BPI qui fait un service minimum dans le pays. Le Medef a bien un correspondant sur place, mais celui-ci reste très prudent sur les potentialités de se développer dans le pays.
Pourtant le plus grand pays francophone du monde a des potentialités énormes. Bien entendu dans les mines, le Président Tshisekedi en a fait la promotion lors de ce déplacement, car il voudrait diversifier les exploitants qui sont aujourd’hui principalement chinois et américains. La richesse du sous-sol de la RDC est immense et offre au pays une rente potentielle qui a été très mal exploitée par le passé. Les conditions obtenues par les Chinois ont été particulièrement avantageuses, la volonté est de rééquilibrer en faveur du pays.
Le Président de la RDC est venu également faire la promotion de son potentiel agricole. Sur ce sujet il y a presque tout à faire. Avec une population très importante à nourrir, et une des plus pauvres du monde, l’agriculture est principalement vivrière aujourd’hui et peu d’industries de transformation se sont implantées. Tout est importé ou presque. L’enjeu est à la fois de souveraineté nationale, mais aussi d’organiser les agriculteurs en coopératives ou en groupements. Plus de 80 millions d’hectares de terres arables attendent une agriculture moderne et sont particulièrement fertiles, certains pensent que l’on peut faire trois récoltes de soja par an.
Les infrastructures, l’accès à l’eau potable, l’accès à l’Energie et notamment la construction d’un grand barrage sur le fleuve Congo restent la priorité. L’Union Européenne et l’AFD devraient d’ailleurs financer une étude de faisabilité pour la construction d’une route de 300 km au sud-ouest du pays.