« L’Afrique aura besoin de 213 milliards de dollars par an jusqu’en 2030 pour atteindre ses objectifs de développement durable« . C’est ce qu’a annoncé le président de la BAD, le Nigérian Akinwumi Adesina, lors des assemblées générales annuelles de la Banque Africaine de Développement il y a quelques jours.
Plus de 3 000 participants venus de 82 pays étaient réunis pendant quatre jours à Nairobi au cœur du Kenya afin d’observer la BAD définir sa nouvelle stratégie pour les dix années à venir. Une nouvelle stratégie qui repose sur deux objectifs majeurs : accélérer la croissance verte inclusive et favoriser des économies prospères et résilientes. Pour atteindre ces objectifs, la Banque mise sur plusieurs priorités : éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie moderne et abordable. Assurer la sécurité alimentaire par la transformation de l’agriculture. Améliorer les conditions de vie des femmes et des jeunes et investir dans le capital humain et la durabilité. Pour cela, son capital est passé de 201 milliards à 318 milliards, augmentation nécessaire pour le maintien de la note triple A de l’institution, mais aussi sésame pour emprunter sur les marchés financiers à des taux avantageux.
Reconnaissant le rôle prépondérant du secteur privé, la BAD prévoit de mobiliser des ressources de diverses sources, y compris les financements privés. Elle renforcera ses collaborations, priorisant les investissements dans les entreprises, les chaînes de valeur et les PME. Cette stratégie financière vise à tripler les financements du secteur privé d’ici 2033 et à renforcer sa capacité de financement par des mécanismes innovants.
En plus de ces mesures, la BAD mettra un accent particulier sur l’innovation et la technologie comme leviers de développement. Des investissements significatifs seront dirigés vers les infrastructures numériques et les startups technologiques afin de favoriser une transformation digitale inclusive en intégrant impérativement les défis climatiques. L’objectif est de créer un environnement propice à l’émergence de solutions innovantes pour relever les défis économiques et sociaux du continent.
L’intégration des richesses naturelles, telles que les terres arables et les ressources minières et énergétiques, dans le PIB des États africains a également été une proposition centrale de ces discussions. Une autre ambition phare de la BAD est la création d’une agence de notation africaine. Le conseil des gouverneurs de la BAD a appelé à cette initiative pour instaurer une évaluation plus juste des économies africaines, économisant ainsi plus de 75 milliards de dollars perdus en raison de notations jugées injustes de la part des agences de notation internationales.
Alors que la BAD célèbre son soixantième anniversaire, l’Afrique, elle, continue de se positionner comme un continent riche en opportunités. « La nouvelle stratégie de la BAD est un pas déterminant vers un continent plus vert, prospère et autonome. »