La société portuaire publique PAK vient de signer un mémorandum qui associe Bolloré Africa Logistics, China Harbour Engineering, Tanger Med et ICTSI. Objectif : développer une zone de 1500 ha avec des centaines de millions de dollars d’investissements attendus.
Dans la grande compétition entre les infrastructures portuaires de la façade Atlantique africaine, le Cameroun entend jouer sa carte et veut voir grand.
Pour développer plus encore la plate-forme d’activité de Kribi au sud du Cameroun, Patrice Melom, directeur général du Port autonome (PAK) entend ainsi s’appuyer sur quatre industriels de poids (Bolloré, CHEC, TMSA et ICTSI) qui viennent de signer (photo) un premier mémorandum non engageant, à la suite de plusieurs mois de discussions.
Il s’agit d’opérateurs bien implantés au Cameroun qui devraient s’associer pour le développement « conjoint » de la Zone industrielle intégrée du Port de Kribi (ZIIPK) sur le port en eau profonde mis en service, pour rappel, en 2018.
Au sein du quartet, le groupe de BTP China Harbour Engineering, Co (CHEC) réalisé notamment les extensions en cours du port (phase2) après avoir construit la phase initiale. Pour sa part, Bolloré Africa Logistics (groupe MSC désormais) est opérateur, avec CHEC et CMA-CGM, du terminal à conteneur KCT de Kribi. Quant au groupe philippin International Container Terminal Services, Inc. (ICTSI), il est concessionnaire du terminal polyvalent.
L’agence spéciale Tanger Méditerranée (TMSA), de son côté, conduit depuis plusieurs années des missions de conseil sur le développement des infrastructures du port. Sa filiale Tanger Med Engineering a notamment réalisé l’étude d’élaboration du Schéma directeur d’aménagement et de développement durable du PAK pour la période 2021-2031.
A ce stade préliminaire, l’accord entre PAK et ses partenaires fixe le cadre de coopération sur la structuration du projet ZIIPK d’un point de vue technique, juridique et financier
Selon Patrice Melom, cité par un communiqué de Bolloré Africa Logistics, « le mémorandum d’entente que nous signons va nous permettre de réaliser une étude de faisabilité de la zone industrielle intégrée qui fait partie des projets prioritaires impulsés par le Chef de l’Etat (…) Paul Biya. Nous sommes heureux que des partenaires de premier plan aient fait confiance au PAK pour tracer la voie des bâtiments (centre des affaires, entrepôts etc.), et des réseaux routiers, de télécommunications, d’eau, d’électricité, d’éclairage, d’assainissement… ».
La zone industrielle intégrée d’une taille cible de 1 500 ha (le foncier étant mis à disposition par l’Etat) sera centrée sur les industries de transformation (cacao-café, bois, coton, palmier à huile, hévéa, cimenterie, sidérurgie, etc.) adossées à des infrastructures logistiques dernier cri. Dans une première version présentée en octobre dernier à Paris par certains partenaires, la taille du projet était alors moins importante (465 ha). A horizon 2035, dans sa nouvelle épure, la ZIIPK pourrait contribuer à créer 50 000 emplois et générer 900 millions de dollars d’investissements.