Le Fonds Monétaire International a mis à jour ses données relatives à la richesse mondiale mesurées sur la base du Produit intérieur brut (PIB), à prix courant, exprimé en dollar.
En tête du classement on retrouve le Nigeria, avec un PIB évalué à 477 milliards de dollars en 2022, suivi de l’Égypte, avec un PIB de 475 milliards de dollars, puis de l’Afrique du Sud, avec 406 milliards de dollars en 2022. Les trois pays sont ensuite talonnés en termes de richesse par l’Algérie, le Maroc et le Kenya. La Côte d’Ivoire et le Ghana quittent ce Top 10 alors que l’Angola fait son retour grâce à l’envolée du cours du baril de pétrole dont il est le second producteur africain et la RDC y fait son entrée grâce notamment à sa production minière et aux réformes structurelles mises en place par les autorités.
Dans son nouveau rapport le FMI étend ses projections de croissance à l’horizon 2028 et il en ressort qu’en Afrique, le ranking des 10 pays les plus riches ne connaîtra que peu de bouleversements. Les projections du Fonds monétaire international sur la période 2021-2028 laissent en revanche apparaitre une progression sensible du PIB (mesure globalement retenue pour évaluer la richesse d’un pays). Sur la période 2021-2028, ces pays verront leur PIB cumulé passer de 2.000 milliards à 3.145 milliards de dollars, soit une progression 57,25%.
Si la richesse des grandes économies africaines va croitre sensiblement jusqu’en 2028, cette forte croissance ne sera pas totalement uniforme.
Disposant des réserves de gaz les plus importantes d’Afrique, le Nigeria, s’appuyant sur sa démographie de 220 millions de consommateurs, demeure, et pour longtemps encore, la première économie du continent. Après avoir repris sa place de premier producteur de pétrole africain, le pays, qui dispose d’un PIB de 477 milliards de dollars l’année dernière, devrait voir sa richesse croitre fortement durant les années à venir pour atteindre 915 milliards de dollars en 2028, soit 438 milliards de dollars additionnels. Le géant africain devrait largement creuser la différence avec son poursuivant immédiat, l’Egypte.
Les problèmes structurels que traverse l’Afrique du Sud, notamment le déficit d’électricité, mais aussi les problèmes de corruption et d’insécurité font que le pays ne devrait, selon cette étude, voir son PIB croître sur période 2022-2028 que de 62 milliards de dollars, passant de 406 à 468 milliards de dollars, soit une évolution de 8,87%.
Coté changements, l’Algérie devra céder la 4e place de puissance africaine en termes de PIB à l’Ethiopie, un pays qui fut l’économie la plus dynamique du continent durant la décennie précédant l’apparition du Covid-19 en affichant un taux de croissance annuel moyen à deux chiffres, mais dont le rythme de développement a été plombé au cours de ces trois dernières années par la combinaison de trois facteurs déstabilisateurs : La pandémie, la crise Russie-Ukraine et la guerre entre l’Etat fédéral et les rebelles du nord du pays (conflit qui a été le plus meurtrier du début du XXIe siècle). Grâce à ces performances, l’Ethiopie devrait passer du rang de 7e puissance économique africaine en 2022 à celui de 4e pays le plus riche d’Afrique dès 2026 selon le FMI.
De même, le Maroc devra aussi céder une place et occuper le 6e rang des grandes économies africaines avec un PIB devant passer de 138 milliards de dollars à 182 milliards de dollars sur la période 2022-2028, soit tout de même une hausse de 44 milliards de dollars.