Fondée en 2018, la start-up française Interstellar Lab vient de présenter dans ses locaux à Ivry-sur-Seine, son tout premier BioPod, un biodôme qui permet de cultiver tous types de plantes en environnement contrôlé sur Terre et dans l’espace, en vue des futures missions lunaires.
BioPod est la ferme d’intérieur en environnement contrôlé la plus polyvalente au monde. Quel que soit sa position géographique, le BioPod reproduit les conditions climatiques optimales qui permettent de cultiver tous types de plantes durablement, tout en réduisant drastiquement l’espace et les ressources nécessaires. Avec cette serre du futur, la start-up, qui collabore avec la NASA et le CNES, vise à développer une agriculture durable et régénérative, dans un contexte où le secteur agricole est fortement perturbé par le réchauffement climatique.
Avec ce tout premier BioPod, Interstellar Lab mise sur la culture de plantes en aéroponie, une technique de culture hors-sol. Pour reproduire les conditions climatiques optimales afin de faire pousser les plantes, l’entreprise contrôle tous les paramètres de l’environnement, à savoir, la température, l’humidité, l’air, l’irrigation et le niveau de CO2, à l’aide de capteurs qui collectent des données en temps réel. Ceux-ci coordonnent le logiciel de gestion du BioPod, qui fonctionne avec des algorithmes d’intelligence artificielle. Ceci lui permet d’avoir un système automatisé à l’intérieur. « On peut lancer des programmes qui permettent de tester différents types de cultures », explique Barbara Belvisi, fondatrice et présidente d’Interstellar Lab. Le BioPod capture le CO2 dans l’environnement pour le mettre au service de la croissance des plantes. « Tout ce qui n’est pas utilisé par la plante est ensuite récupéré, traité et remis dans le circuit. »
Le prototype, dévoilé le 20 septembre dernier, n’est conçu que pour fonctionner sur Terre, mais la start-up prévoit de présenter d’ici la fin de l’année une version spatiale du BioPod au Kennedy Space Center de la Nasa, en Floride. Ce tout premier exemplaire est le premier d’une série de dix, qui seront installés en 2023. Pour industrialiser le projet, une première usine devrait ouvrir l’année prochaine, avec l’objectif de produire une centaine de BioPods par an à l’horizon 2024.
Sur le long terme, Interstellar Lab ambitionne d’envoyer ses modules d’agriculture en orbite basse, ce qui permettra notamment d’étudier l’impact des rayons solaires sur ses serres futuristes, puis de les faire décoller vers la Lune, si tout va bien autour de Mars 2027. Les ambitions de la société ne s’arrêtent pas à cette mission, mais vont bien au-delà du BioPod. Il ne s’agit que d’une composante d’un projet plus large visant à créer des villages auto-suffisants et bio-régénératifs sur Terre et d’autres planètes, baptisés EBIOS (Experimental BIOregenerative Station). Ces villages fonctionneraient en circuit fermé. Ils seraient ainsi capables de générer et de recycler l’eau, la nourriture et l’énergie nécessaire pour accueillir 100 personnes avec une empreinte carbone neutre.