A l’heure où la lutte contre le moustique-tigre s’organise à l’approche des Jeux Olympiques, Qista, pionnière française de la lutte anti-moustique durable – continue son développement à l’international et s’implante aux Îles Baléares. Déjà présente en Espagne, la PME française équipe aujourd’hui plus d’une centaine de collectivités dans 36 territoires (France, Espagne, Italie, Sénégal, Emirats Arabes Unis, Angola, Côte d’Ivoire, Guadeloupe, île de la Réunion etc) et dispose de près de 13 000 installations en France et dans le monde.
Créée en 2010 et désormais basée à Sénas dans les Bouches-du-Rhône, Qista est spécialisée dans la démoustication écoresponsable. Elle souhaite favoriser le tourisme par une lutte anti-moustique durable. Pierre Bellagambi, son PDG, a développé un piège simulant la respiration humaine pour attirer et piéger les moustiques. Conçue pour être respectueuse de l’environnement et de la biodiversité, cette solution ne recourt à aucun traitements chimiques tels que des insecticides. En 2012, les premières bornes BAM connectées sont déployées avec succès en Camargue. Les récompenses obtenues lors du salon international de Las Vegas en 2014 (CES) ou la participation à Vivatech en 2022 ont ensuite renforcé la notoriété de l’entreprise, lui ouvrant ainsi des portes vers un développement international.
Les pays du continent africain et de l’Asie durement touchés par les maladies vectorielles restent de grandes cibles, mais l’Europe aussi, puisque les moustiques, qui se sont déployés avec l’essor des transports aériens et du tourisme international, prolifèrent aujourd’hui à peu près partout dans le monde.
Pour Pierre Bellagambi, l’exportation n’est pas réservée qu’aux grandes entreprises. « Au contraire, les PME peuvent avoir un avantage concurrentiel en raison de leur agilité et de leur réactivité, qui leur permet de s’adapter plus rapidement aux changements de marché que les grandes entreprises« . Il conseille alors à ceux qui souhaitent se lancer dans l’exportation de se concentrer en priorité sur la réalisation d’études de marché approfondies. « Avant de se lancer dans l’exportation, il est crucial de comprendre les besoins et les spécificités des marchés visés et notamment les contextes réglementaires et d’usage à l’étranger ». Ce dirigeant d’entreprise recommande également de trouver des représentants locaux fiables et investis pour réussir dans l’exportation, car ils peuvent faciliter les opérations sur place et aider à comprendre les particularités culturelles et commerciales des marchés étrangers. Selon lui, « les entreprises doivent aussi être conscientes des fluctuations des taux de change et comprendre la géopolitique des territoires où elles souhaitent s’exporter, pour anticiper les risques politiques et économiques« .
Qista a trois grands vecteurs d’exportation : les distributeurs (un large réseau de distributeurs à l’étranger commence à se mettre en place), les clients privés, et les gouvernements étrangers et autorités de santé via des dispositifs comme le FASEP.
« La force des entreprises françaises en matière d’exportation c’est leur capacité à innover pour répondre constamment aux besoins du marché. Leur faiblesse, c’est leur faible capacité à générer des marges suffisantes pour investir dans l’exportation. A titre comparatif une banque française, c’est malheureux, mais elle ne prendra jamais de risque. Elle prêtera quand il y a de la trésorerie bien sûr, alors qu’une banque américaine par exemple, va aussi faire confiance a de plus petites entreprises parce qu’elle va lire le business plan, elle va se projeter avec l’entrepreneur et aller au-delà de la peur. »
L’entreprise provençale nourrit ainsi l’objectif ambitieux de voir ses exportations représenter 70 % de son chiffre d’affaires d’ici 2028. Pierre Bellagambi continue sa ruée vers l’or en Amérique, un marché attractif en raison de sa taille et de son pouvoir d’achat élevé, et compte s’ouvrir à certains pays d’Asie comme la Corée du Sud, Singapour et le Japon. Un autre projet qui lui tient tout particulièrement à cœur est son engagement à contribuer à l’effort collectif de lutte contre le paludisme et la dengue. Il s’agit pour lui d’un combat global, dépassant les intérêts individuels ou d’entreprise.« Il est important pour nous de travailler en collaboration avec des organisations d’État dans des pays comme l’Angola, le Sénégal, le Cameroun et le Bénin, impliquées dans la lutte contre ces maladies, pour tendre vers un avenir meilleur pour ces populations.»