Il y a quelques semaines, le commissionnaire de transport « Ovrsea », a publié un livre blanc intitulé « Décarbonation du transport international de marchandises : enjeux et leviers d’action ».
Aujourd’hui, le transport de marchandise représente entre 7 et 11% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Des chiffres qui restent relatifs à l’échelle mondiale, mais la trajectoire de décarbonation du secteur est inquiétante. Le transport international de marchandises est en effet très dépendant aux énergies fossiles et, malgré les annonces et les ambitions des États, reste sur une trajectoire de forte hausse. Selon les projections de l’ITF (Forum International des Transports), une hausse de 22% des émissions de ces gaz est même attendue jusqu’en 2050. Si la trajectoire pour atteindre la neutralité carbone veut être respectée, il faudrait que ces émissions diminuent de quasiment 70%. Un objectif ambitieux, qui s’avère presque impossible à atteindre. Cependant, il existe aujourd’hui des solutions de remplacement moins carbonées voir décarbonées.
Pour Charles Dubouix, Responsable Décarbonation chez Ovrsea, le commissionnaire de transport à un rôle à jouer afin d’apporter des réponses sur ces défis environnementaux. « Ovrsea est un commissionnaire de transport digital. Nous avons une plateforme sur laquelle on s’appuie pour faciliter les échanges que l’on a avec nos clients et leur apporter de l’agilité, de la visibilité et une facilité opérationnelle sur leurs flux. »
Fondée en 2017, la société connaît une croissance annuelle depuis sa création et compte aujourd’hui 170 salariés. Ovrsea est une entreprise française, présente dans cinq pays (Barcelone, Milan, New-York, Miami, et Singapour), et spécialisée dans le transport de marchandise en grand import et grand export, qui fait du fret aérien, maritime, ferroviaire. »
« Le livre blanc de Ovrsea est à destination des chargeurs, des décideurs et des entreprises qui font de l’import et de l’export. Aujourd’hui, il y a une urgence à agir et l’une des raisons pour laquelle la réponse se fait attendre c’est un manque de connaissance sur ce sujet de la décarbonation. À travers notre publication, on cherche à apporter de la clarté pour comprendre où est-ce qu’il y a des pratiques à améliorer et quels sont les leviers de décarbonations. » Dans ce livre blanc, plusieurs informations sont données. « Il commence par un état des lieux de l’impact des transports dans les émissions mondiales du gaz à effet de serre, avec des premières pistes de travail pour les chargeurs. Il y a aussi tout un chapitre sur la mesure, car les émissions de CO2 sont mesurables, c’est quelque chose de très rationnel. Le dernier chapitre est constitué de leviers de décarbonation concrets, accessibles pour tous les acteurs du transport. Nous avons identifié cinq leviers, en réalisant un focus sur deux d’entre eux, dont celui du report modal pour les flux internationaux, c’est-à-dire de l’avion au maritime. L’impact carbone entre un transport aérien est 50 fois plus polluant que ce transport-là en maritime. C’est donc l’un des premiers leviers pour les chargeurs qui utilise beaucoup l’aérien. »
En plus de ce livre blanc, Ovrsea accompagne ses clients au quotidien. « Sur notre plateforme, on calcule l’empreinte carbone à l’échelle de chaque transport, ce qui permet de fournir l’impact carbone qui sera lié, pour que les chargeurs puissent arbitrer lequel conviendra le mieux. On rend aussi visible cette empreinte sous forme de tableau de bord à destination des décideurs pour qu’ils aient une visibilité fiable et précise sur leur empreinte carbone des douze derniers mois par exemple. On publie aussi des ressources pédagogiques en direction de nos clients, mais on réalise aussi plusieurs actions à l’extérieur. »
« Même si le marché des commissionnaires de transport est extrêmement concurrentiel, c’est un marché gigantesque. Si avec d’autres commissionnaires, on arrive à apporter une réponse sur ces enjeux de décarbonation, on en sortira tous gagnants au final. »
Pour l’expert, il y a deux choses importantes à retenir. « Le report modal est l’une des solutions les plus importantes, le fait de passer de l’aérien au maritime serait déjà d’une grande avancée pour décarboner le transport de marchandise. Il faut avoir une approche pragmatique et rationnelle, car ce sont des flux physiques peuvent être optimisés et sur lesquels il y a des leviers à prioriser et une feuille de route à construire. Ensuite, les autres points très importants sont les cinq leviers de décarbonation, c’est une équation* où l’on peut décomposer les émissions de CO2 en cinq facteurs d’influences. C’est l’équation de « Kaya » qui fait ressortir les facteurs d’émissions de CO2 dans le secteur du transport de marchandises et permet aux chargeurs d’identifier les leviers d’action à leur disposition. »
Pour l’avenir, Ovrsea a pour ambition de traduire son livre blanc dans d’autres langues.
* CO2eq = demande de transport x Report modal x chargement des véhicules x Efficacité énergétique x Intensité carbone de l’énergie.