Le Fondateur de Mobilitas, le géant français de la relocation, fort d’une réussite exemplaire à l’international, plaide pour une nouvelle approche du commerce extérieur et essaye aujourd’hui de mettre sa compétence au service de la collectivité.
Mobilitas c’est une ETI Française leader du déménagement et de l’archivage numérique qui emploie plus de 5000 personnes dans le monde et est présente dans 97 pays. L’international c’est dans l’ADN de son entreprise, la seule à être présente dans les 54 pays d’Afrique. Alain Taieb est aussi depuis de nombreuses années, Conseiller du Commerce Extérieur de la France et membre du bureau exécutif de l’institution, dont il briguera la Présidence dans quelques semaines. Il s’est fortement engagé pour la reconnaissance des entrepreneurs français à l’étranger, qui peuvent être pour lui le fer d’un renouveau du commerce extérieur français.
La France un apriori favorable
« La France a une bonne image à l’étranger, notamment grâce à ses marques prestigieuses qui portent la marque « France » au plus haut niveau d’exigence. » explique Alain Taieb. « Dans mon expérience personnelle, je n’ai jamais ressenti que de la bienveillance et un bon accueil de la part de mes interlocuteurs, partout dans le monde. Bien sûr, cela ne fait pas le business, car il faut être compétitif, persévérant, fiable. Je mets à part quelques ilots qui ne sont pas significatifs et souvent manipulés comme le Mali et le Burkina, nous bénéficions presque partout d’un apriori favorable. »
Made in France ou Made By France
« Je parle beaucoup du concept de remplacer le Made in France par un Made by France, pour mettre en valeur l’esprit français, la créativité française, la capacité à créer des produits et des services différents fait par des gens de culture française… »
« Il faut regarder ce que l’on est, plutôt que d’être nostalgique et de rêver à ce que l’on voudrait être. On a détruit notre industrie depuis 40 ans par une politique qui a harcelé les industriels. Les dégâts sont profonds, pas irréversibles, mais profonds, le sursaut pour reconstruire notre industrie est salvateur et je la soutiens autant que je peux. Mais en attendant que ces mesures prennent des effets il faut agir. »
« Nous avons en France une chance extraordinaire qui est d’avoir un réseau très vaste de 130 000 entrepreneurs qui ont créé leur entreprise à l’étranger, partout dans le monde et qui peuvent être des têtes de pont pour nos entreprises hexagonales. »
« Question implantation de filiales ou question d’entrepreneurs installés à l’étranger on est meilleurs que les autres (allemand, italiens, américains …), comment utiliser ce « soft power » au profit du commerce extérieur français ? Utilisons pour revaloriser notre commerce extérieur nos atouts. La solution à court terme est de projeter à l’étranger nos PME et ETI qui ont un potentiel extraordinaire. »
Jouons collectif, utilisons nos forces
« Utilisons le potentiel des 4300 Conseillers du Commerce Extérieur de la France qui sont des dirigeants d’entreprises qui ont été choisis par le gouvernement, un par un, pour leurs compétences à l’international ! Je ne comprends pas pourquoi ils ne sont pas plus intégrés dans la Team France Export, ce sont des gens qui font le commerce extérieur, qui le pratiquent au quotidien, ils ne sont pas dans la théorie ! Tous les jours Business France, BPI, organisent la bataille pour le commerce extérieur, mais nous on n’est pas là ! et globalement le privé n’est pas assez impliqué. »
« Si on veut avoir un impact massif sur le commerce extérieur il faut jouer collectif et impliquer les CCE comme les entrepreneurs des Français de l’étranger qui sont des vecteurs extraordinaires pour déployer du business à l’étranger. »
« On va avoir de plus en plus besoin d’ancrage sur les marchés locaux. Ces 120 000 entrepreneurs français qui sont implantés sur les marchés étrangers sont des relais incroyables qu’il faut mieux utiliser. Travaillons ensemble ! »
« La chasse en meute et la solidarité entre entreprises ne sont pas culturelles en France, il faut travailler ce sujet et en faire une vraie priorité. »
Très impliqué dans l’écosystème du commerce extérieur français, Alain Taieb compte continuer à jouer un rôle, agiter, et mettre en place ses idées au profit du redressement du commerce extérieur de la France.