Créée début 2023, la start-up Cocovéto, dirigée par Robin Hoffmeister, ingénieur agronome de formation, compte changer la donne dans l’élevage et l’agriculture. Sa promesse : apporter la connaissance et les meilleures techniques, sur le terrain et en les diffusant le plus largement possible. Résultats attendus transformer des paysans en agri-entrepreneurs, accroitre les rendements et apporter des revenus supplémentaires.
Ils l’ont créé en France, mais c’est en Afrique qu’ils ont trouvé leurs premiers clients. Les trois associés de Cocovéto, trois amis ingénieurs, l’un agronome, l’autre dans l’informatique et le troisième dans la cybersécurité ont développé une intelligence artificielle qui est en mesure d’accompagner deux populations : les éleveurs d’animaux et les agriculteurs.
L’idée de base a été de créer une intelligence de télémédecine vétérinaire pour les animaux d’élevage. « Bovin, porc, volaille, aquaculture … on a développé une intelligence artificielle qui est en mesure de faire un pré diagnostique auprès des éleveurs pour les accompagner sur les bonnes pratiques de prévention. » explique Robin Hoffmeister le PDG de Cocovéto. Une sorte de Doctolib pour les vétérinaires accompagné d’un Vidal sur les bonnes pratiques … « en nous confrontant au terrain et aux agriculteurs, éleveurs et des vétérinaires, on s’est rendu compte qu’il y avait un gros besoin sur l’alimentation animale pour accompagner les techniciens et les éleveurs dans leurs pratiques. C’est de là qu’est né CocoFeed la première solution d’intelligence artificielle pour accompagner le secteur agricole autour de l’alimentation animale. »
Robin Hoffmeister le concède « Nos clients pour cette application ne sont plus les vétérinaires, mais les fournisseurs d’alimentation animale qui de cette façon diffusent mieux la connaissance et la bonne utilisation de leurs produits auprès des techniciens. L’alimentation saine et équilibrée, souvent négligée, permet une meilleure santé et une meilleure productivité. »
Le 2ème pôle développé par l’entreprise s’appelle Agroperf, une intelligence dédiée au végétal et aux agriculteurs qui cultivent des céréales ou des légumineuses. « on vient fournir à nos clients des solutions sur mesure pour amener la connaissance technique de l’agriculture au plus près du terrain. »
L’Afrique a été une vraie opportunité pour la jeune entreprise, car le marché agricole sur place n’est pas du tout structuré et très mal formé. On trouve encore une agriculture vivrière avec des pratiques ancestrales qui n’ont pas évolué depuis des années. « On a développé des outils et des solutions très robustes, adaptées à l’Afrique, qui consomment peu de données, par exemple, en utilisant des SMS plutôt que des messages sur des smartphones, et en les adaptant aux cultures et aux pratiques du marché agricole africain. On est même capable de déployer des radios d’information dans de nombreuses langues locales pour les gens qui ne savent pas lire ». Ce que l’on appelle des low tech, permettent de répondre à des besoins et sont efficaces sur le terrain. Les clients sont les institutions qui cherchent à développer leur agriculture, mais aussi des entreprises privées africaines ou des coopératives qui fournissent des produits aux marchés agricoles, et qui, pour produire doivent agréger les récoltes et former des milliers d’agriculteurs.
Transformer des paysans en agriculteurs est le défi de l’Afrique, la jeune startup de Robin Hoffmeister a fait ses premiers pas en Côte d’Ivoire auprès de centaines d’agriculteurs, elle vise plusieurs dizaines de milliers d’ici deux ans. « On va former des conseillers, ce que l’on appelle des agri-leaders qui vont essaimer la connaissance. » Une solution d’apprentissage et de formation et une solution qui permet un accroissement des rendements et de la richesse. Qui aurait dit, il y a trois ans, que l’intelligence artificielle allait toucher les agriculteurs dans les campagnes africaines ?