La dernière étude Global Voices réalisée par ESW dévoile quels sont les marchés étrangers à considérer comme prioritaires pour les marques françaises.
Selon cette enquête menée sur plus de 18.000 consommateurs de 18 pays, la demande internationale de marques françaises en 2023 a été principalement faite par des acheteurs en Suisse (28%), en Chine (22%), en Espagne (17%), en Italie (26%) et en Inde (9%). En 2022, les Chinois étaient les principaux consommateurs du Made in France et représentaient un tiers de la demande internationale, alors que la Suisse n’apparaissait même pas dans le Top 5. On sait par ailleurs, concernant la Chine, que les revenus des achats intégrés à l’application TikTok ont connu une forte croissance pendant le troisième trimestre de 2023, doublant les revenus par rapport à la même période l’année dernière. Des données précédemment publiées par TikTok indiquaient que 67% des utilisateurs déclaraient que TikTok en Chine stimule leur désir de faire des achats avec une nouvelle tendance de développement « vertical et raffiné ».
L’étude d’ESW montre que ni les États-Unis ni les Émirats arabes unis (qui passent de 17 % – 2ème place l’an dernier – à 10 % en 2023) ne figurent désormais dans le top 5 des marchés achetant en France. Au niveau mondial la France n’est plus que le 5ème marché pour les achats en ligne transfrontaliers. Certes, les scores ont chuté pour tous les pays, ce qui signifie que les consommateurs mondiaux ont acheté des marques en provenance de pays plus diversifiés, mais notre pays passe de 14% du panel mondial à 8% des pays qui vendent le plus. En tête du podium du E-commerce on trouve la Chine (31%), les Etats-Unis (29%), la Grande-Bretagne (15%) et l’Allemagne cette année (9%).
La France parvient tout de même, en termes de E-commerce à atteindre 159,9 milliards d’euros en 2023, un chiffre en hausse de 10,5% sur un an principalement grâce aux ventes de services.
L’Inde, qui compte 125 millions d’acheteurs en ligne, la Corée du Sud, le Mexique et le Japon (qui a doublé ses transactions en 9 ans) sont quatre pays qui devraient connaître parmi les plus fortes croissances de l’e-commerce dans les années à venir. Il s’agit donc des plus grands potentiels pour les marques tricolores à la recherche de nouveaux canaux de distribution.
Lorsqu’on regarde secteur par secteur, l’étude ESW montre que les consommateurs du Brésil et du Mexique figurent parmi les marchés qui ont acheté le plus de vêtements, de cosmétiques et de produits de luxe à l’étranger en 2023, « ce qui souligne l’occasion pour les marques ayant accès à des solutions e-commerce internationales en vente directe d’élargir leur clientèle dans ces marchés à forte demande. »
Selon les prévisions d’eMarketer, le chiffre d’affaires mondial de l’e-commerce devrait progresser de 8 % cette année à 6 334 milliards de dollars, contre 5821 milliards de dollars l’an dernier. De quoi sans doute remonter le moral des e-commerçants français impactés par le contexte économique, avec 34% se sentant moins optimistes et 33% plus optimistes pour 2024. Comparativement, les e-commerçants européens sont plus confiants, avec 42% d’entre eux se déclarant plus optimistes pour la même période. C’est en tout cas ce qui ressort des résultats de l’enquête annuelle de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD) sur le moral des e-commerçants français, menée par OpinionWay publiée récemment. Une étude qui indique par ailleurs que si plus des deux tiers des sites français (65%) sont présents à l’international, ils restent concentrés en Europe (La Belgique reste leur destination privilégiée à 87%). Enfin, près de 70% des e-commerçants français misent sur une augmentation de leur chiffre d’affaires à l’étranger au cours des deux prochaines années. Mauvaise nouvelle pour les consommateurs …67% d’entre eux prévoient aussi d’augmenter leurs prix en 2024,
Pour Marc Lolivier, Délégué général de la FEVAD, « Cette nouvelle enquête montre le regard lucide porté par les e-commerçants face à un climat économique général tendu et incertain. Cela ne les empêche pas de rester confiants dans leur capacité d’adaptation à la situation et dans leur détermination à opérer les choix stratégiques et innovants afin de renforcer l’attractivité et la performance de leurs sites e-commerce.«