L’année dernière, pour la cinquième année consécutive, la France a été le pays européen qui a attiré le plus d’investissements étrangers. C’est ce qu’a révélé cette semaine le dernier baromètre EY. Près de 1200 entreprises étrangères ont fait le choix l’an dernier de s’implanter en France ou d’y agrandir leurs bureaux ou leurs usines. Notre pays est ainsi pays qui attire le plus les investissements étrangers devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. 44 % de ces décisions sont industrielles avec 530 usines qui doivent ainsi être prochainement construites ou agrandies. Le nombre d’emplois créés par ces implantations ou extensions progresse légèrement, de 4 % soit un total de près de 40.000 emplois dans l’Hexagone. Les cinq régions qui attirent les investissements étrangers sont l’Ile-de-France devant les régions Auvergne Rhône Alpes, Grand Est, Hauts de France et Occitanie.
La France, premier pays d’accueil des projets internationaux en Europe, certes, mais tout n’est pas si rose… Alors qu’ils progressent aux États-Unis et surtout en Chine, les investissements étrangers reculent en Europe ( 5694 projets – moins 20%). Concernant notre pays, les entreprises étrangères pointent du doigt le climat social, le coût de l’énergie ou encore le déficit de compétitivité du pays. C’est ainsi que la France a tout de même attiré 5% de moins qu’en 2022 alors que le Royaume-Uni, lui, progresse de 6% ou la Suisse de +53%. On note aussi que 36% des projets en France correspondent à de nouvelles implantations contre 75% au Royaume-Uni et 77% en Allemagne, et que le nombre d’emplois par projet est en baisse depuis 2014. Les investisseurs considèrent Londres comme la ville la plus attrayante pour les investissements. Paris la talonne.
Selon cette étude réalisée par le cabinet EY (anciennement Ernst & Young) si l’on regarde secteur par secteur, même si la France a accueilli un nombre important de projets d’investissements étrangers dans les « logiciels et services IT » ou « construction et fabricants de moyens de transport », le Royaume-Uni reste leader dans certains domaines clés comme les services financiers, le digital et les implantations de sièges sociaux. Notre pays est toutefois en tête en Europe sur le secteur de l’industrie automobile décarbonée ou quand il s’agit d’implanter des établissements de Recherche et Développement (R&D) mais aussi d’intelligence artificielle avec 17 nouveaux projets l’an dernier, comme l’inauguration du centre IA de Google, de Méta, IBM, Samsung…
Ce baromètre tombe à pic pour le gouvernement faisant suite la même semaine aux décisions des agences de notation Fitch et Moody’s de ne pas dégrader la note de la France, et aux statistiques de l’Insee indiquant que le produit intérieur brut de la France avait légèrement progressé de 0,2 % au premier trimestre. « Oui, l’économie française est solide. Oui, elle est attractive. Et non, ce n’est pas un hasard ! » s’est félicité le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, selon ce baromètre 72% des dirigeants interrogés déclarent que leur organisation prévoit d’étendre ou d’établir des activités en Europe.