Une fois n’est pas coutume, le début d’année 2024 a apporté son lot de bonnes surprises sur le plan économique. La société d’assurance et de crédit française Coface a édité il y a quelques semaines son Baromètre Risques pays et sectoriels pour le premier trimestre, une étude qui relève que l’activité a été plus résiliente qu’anticipé au premier trimestre en Chine et, dans une moindre mesure, en Europe et aux Etats-Unis, lui permettant ainsi de revoir sa prévision de croissance mondiale à la hausse pour 2024 à 2,5 % avec une stabilisation prévue à 2,7% en 2025.
Certes, la Coface (Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur) avertit sur une persistance de risques politiques et sociaux, mais de façon globale la croissance modérée aux Etats-Unis et en Chine devrait être compensée par l’accélération enregistrée dans de nombreux pays émergents. Selon cette étude, l’Europe, avec une croissance du PIB de 0,3 % au premier trimestre 2024, et une activité qui devrait redémarrer grâce au secteur des services, semble sortie de la récession. Ces bonnes nouvelles ne doivent cependant pas faire oublier les différentes menaces géopolitiques sur l’économie mondiale et la résurgence du protectionnisme. La Coface avertit d’ailleurs sur le risque d’une «guerre commerciale 2.0» après l’instauration de nouvelle barrières douanières aux Etats-Unis.
Malgré un calendrier décalé de la baisse des taux de la Fed, de nombreuses régions devraient connaître une dynamique positive. Les pays d’Asie du Sud-Est atteindront, pour certains, des taux de croissance supérieurs à 6 % (Vietnam et Philippines). L’Inde, malgré un léger ralentissement, devrait enregistrer une croissance de 6,1 %. L’Afrique devrait également surperformer et dépasser les 4 % de croissance avec une accélération dans toutes les principales économies (Nigéria, Egypte, Algérie, Ethiopie, Maroc et, dans une moindre mesure, Afrique du Sud).
Ces tendances se reflètent dans les changements d’évaluations pays de la Coface ce trimestre. L’assureur-crédit a revu la hausse les notes de deux économies de la zone euro (Espagne et Portugal) et deux émergents (Cap Vert et Bahreïn). Il a procédé au déclassement d’un seul et unique pays ce trimestre, l’Equateur.
A travers 70 ans d’expérience et 160 pays passés à la loupe, l’étude indique enfin que les secteurs des transports et du papier, reclassés dans cinq pays chacun, représentent, à eux deux, près de la moitié des mouvements positifs. L’énergie, dans quatre pays, et les TIC, dans deux, sont également concernés par des réévaluations.