Cette start up parisienne veut bâtir un géant du transport routier digitalisé. Elle entend révolutionner le marché du transport routier de marchandises. La start up ouvre plusieurs bureaux en Europe en 2019 et 2020. Sa clientèle : les grandes supply chains européennes
Dès sa création, en octobre 2015, Fretlink, et les deux cofondateurs de cette start-up Antoine Lesqueren et Paul Guillemin se sont retrouvés avec un enjeu de taille : accompagner les acteurs du transport routier de marchandises dans leur transformation numérique en initiant l’optimisation de leur Supply Chain. Fretlink met alors en place une plateforme pour permettre aux PME de se rendre visible au sein d’une même organisation (Type DHL ou Geodis). Les différents sites sont en concurrence (celui de Marseille avec celui de Lille). Ils ne communiquent pas entre eux et donc ne peuvent pas centraliser leurs flux et optimiser leur plan de transport.
« Nous nous sommes trouvés face à plusieurs problématiques : un marché de transport de marchandises très opaque avec une multiplication d’intermédiaires, un manque capacitaire en Europe avec de moins de moins de chauffeurs sur le marché dù à une population vieillissante et à un métier/ secteur peu attractif pour les jeunes, des TPE/PME du transport de marchandises ne disposant pas de bons outils, ni de ressources commerciales suffisantes, de gros transporteurs imposant au marché un système opaque et des camions qui partent à vide une fois la livraison faite ou encore des camions à moitié plein. Ce qui pour l’environnement est aberrant. » constate Antoine Lesqueren.
UN NOUVEAU STANDARD D’ORGANISATION
La jeune société propose un standard d’organisation qui révolutionne le marché du transport routier de marchandises.« Nous allons chercher de la capacité chez les petits transporteurs. 80% des entreprises de transport avec lesquelles nous travaillons ont moins de 20 camions. Nous révolutionnons le marché du transport en utilisant les algorithmes et la data (données informatiques) pour permettre aux industriels d’optimiser leur transport de marchandises. » pointe Antoine Lesqueren cofondateur. Fretlink propose un standard d’organisation de transport qui permet à des grandes chaines agro alimentaires Intermarché, Univeler, Casino, Nestlé, Ferrero à des grands Supply Chain d’être en lien avec des petits acteurs de transport régional.
Elle accompagne les transporteurs régionaux dans la pérennisation et le développement de leur activité, en leur apportant du fret pertinent et bien rémunéré. « Nous contribuons également à réduire leurs coûts de structure, par l’obtention d’offres commerciales et de services contribuant à faciliter leur activité au quotidien. Nous permettons aux chargeurs de sécuriser, piloter et optimiser leur plan de transport en repensant leur processus d’achat et de gestion, au bénéfice de la performance de leur Supply Chain. Contrairement à de nombreuses solutions digitales dont la vocation est de pallier les défaillances du système existant, nous proposons de traiter le problème à la racine et de repenser un nouveau processus d’organisation du transport. Le modèle que nous proposons représente une nouvelle feuille de route. » précise Pierre Roux organisateur, chief communication officer .
DES AMBITIONS EUROPÉENNES, UNE VISION DU MARCHÉ
Aujourd’hui Fretlink connecte les chargeurs industriels au plus grand réseau de transporteurs régionaux d’Europe, à travers un nouveau standard d’organisation du transport routier de marchandises. Fretlink a levé 31 millions € en deux fois ( 6 millions en 2017 et 25 millions en 2019) auprès d’industriels dont Fabrice Grinda. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2018 contre 1,5 millions en 2017. La start up ambitionne de réaliser un chiffre d’affaires d’1 milliard d’euros en 2023 et opère déjà pour le compte de ses clients dans 22 pays européens. La jeune société ouvre des bureaux commerciaux en Europe pour mieux comprendre les besoins et les activités des acteurs locaux: en Belgique en 2019, en Allemagne début en 2020 et en Pologne. Elle emploie 100 collaborateurs, des experts, des pilotes de flux, des développeurs.
« Dans les prochaines années, de nouveauxusages vont progressivement être adoptés dans le transport routier de marchandises, permettant peu à peu d’optimiser chaque transport, au bénéfice de chaque acteur. La façon dont nous achetons et pilotons le transport sur le marché va ainsi conséquemment changer. La centralisation et la standardisation de l’information ainsi que l’automatisation des tâches permettront notamment de rationaliser chaque flux afin d’organiser le plan de transport le plus optimisé possible. » Conclut Pierre Roux.
Pierre-Louis Berger
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