Numéro 2 sur la liste de la droite et du centre « Les Européens » emmenée par le président de l’UDI, Jean Christophe Lagarde, aux européennes, Nora Berra ancienne Ministre de la Santé, souhaite sensibiliser les décideurs économiques afin qu’ils se mobilisent pour l’Europe à l’occasion de l’élection européenne du 26 mai prochain.
« A l’heure d’une compétition mondiale accrue, d’une politique américaine totalement orientée vers ses intérêts, d’une politique chinoise très offensive de captation de marchés internationaux et d’une Inde en pleine émergence, nous avons plus que jamais besoin d’Europe» explique Nora Berra. « L’Europe est la seule bonne échelle pour avoir le poids nécessaire dans les négociations mondiales; la puissance de l’Union et une politique commune permettent d’être efficaces et d’obtenir des accords qu’il serait impossible à la France d’obtenir seule face à ces mastodontes. »
Il nous faut renouer avec l’idée d’une «Union Européenne Puissance, qui cesse d’être naïve, en exigeant la réciprocité dans les accords commerciaux ou les marchés publiques.
L’ambition pour la candidate « Les européens » est de recréer des grands projets économiques européens à l’image de ce que l’on a réussi à faire avec Airbus ou Galiléo. « Pour l’économie de demain on voit bien qu’il y a une attente très forte de nos concitoyens pour l’environnement; on peut devenir un modèle aux yeux du monde en matière de transition énergétique grâce à une volonté forte et fédératrice. La 2ème piste est le numérique et notamment l’intelligence artificielle; l’Union doit prendre ce tournant et ne pas laisser le champ libre aux seuls GAFA qui s’enrichissent actuellement en se servant des données personnelles pour faire du business. »
« A ce sujet vous remarquerez que dans notre programme, « les Européens », on propose de changer de paradigme : plutôt que la taxe GAFA, nous préférons imposer aux géants du numérique de rémunérer les usagers pour l’utilisation de leurs données. »
Un autre enjeu est l’immense opportunité que représente « le marche intérieur qui a permis d’intensifier les échanges commerciaux intra-communautaires atteignant plus de 60% des échanges. Cette facilitation que cela représente est une chance pour nos entreprises». Mais il faut aller de l’avant et Nora Berra propose de travailler sur la convergence des conditions économiques dans les différents pays de la communauté. « La fiscalité est un point majeur, car on ne peut pas construire une économie puissante si au sein des membres il y a une compétition déloyale avec une fiscalité qui génère du dumping fiscal. De notre coté nous proposons d’encadrer la fiscalité (avec un seuil et un plafond) afin de laisser à chaque Etat son autonomie politique dans ce cadre fiscal communautaire »
Parallèlement, Nora Berra prône avec ses colistiers « Les Européens », la fin de la règle de l’unanimité qui permet à un pays, même le plus petit, de bloquer les 27 autres, surtout dans les domaines économiques et sociaux.
A défaut, pour Nora Berra, il faut rassembler les pays membres de l’UE autour d’un projet européen commun. « Participeront à l’aventure ceux qui veulent participer ». Ce qui implique dans ses propos une sorte d’Europe à plusieurs vitesses fédérée autour d’une même ambition. « C’est comme pour Schengen : tout le monde n’est pas dans Schengen pour la libre circulation, il peut en être de même sur d’autres projets européens qui feront avancer l’Europe économique et sociale ».
Concernant le Brexit, Nora Berra rappelle que le référendum s’est basé sur un mensonge. « Les anglais se sont réveillés avec la gueule de bois, c’est la preuve s’il en fallait qu’il faut renforcer l’Europe et la cohésion européenne par plus de protection.
Les difficultés de sortie du Royaume Uni renvoient à l’ambiguïté qu’il y a toujours eu avec les Britanniques qui aujourd’hui encore imposent leur rythme aux Européens. Nous, Français, avons beaucoup à perdre dans cette histoire et cela démontre bien l’interpénétration de nos marchés au sein du marché unique. Il faut se méfier des vendeurs de mensonges qui promeuvent un Frexit, je pense qu’aujourd’hui tous auront remarqué la prise de conscience à postériori des anglais et la difficulté de concilier des grandes théories politiques et la réalité économique. »
Le 26 mai prochain est pour Nora Berra l’heure d’un choix assez simple pour les acteurs économiques, car c’est celui d’une Europe plus forte, faut-il encore imposer par les urnes une Europe différente. « Le choix européen est à la fois une question de bon sens, mais pour beaucoup, une question de survie de leur entreprise. »