La bipolarisation française a aussi ses conséquences sur l’économie internationale. La concordance de la Présidence de l’Union Européenne et des élections françaises crée une surexposition politique qui ne facilite en rien l’économie et la croissance des entreprises.
Factuellement, en France, nous sommes proches de la définition de la récession : 2 trimestres de croissance négative. L’inflation engendre une baisse de la consommation, la pénurie de matière première limite la production, les principaux indicateurs ne sont pas encourageants. Heureusement le monde n’est pas à notre image et l’exportation peut être la source de croissance qui permettrait à de nombreuses entreprises de trouver un équilibre voire une croissance.
De nombreux secteurs se portent bien
Le premier constat est que certains secteurs se portent bien. Les vins et spiritueux ont fait une très belle année et devraient bien se comporter en 2022, l’aéronautique repart et les carnets de commandes sont pleins dans le civil comme dans le militaire. Le digital continue sa croissance en s’adaptant à cette nouvelle demande liée au télétravail et à la dématérialisation de l’économie. Le transport fera sans doute sa meilleure année depuis des décennies. La pénurie se paye cher et les marges sont en hausse, même si la gestion devient très complexe.
Le deuxième constat est géographique. Les pays qui connaissent des développements changent très vite. Les Émirats Arabes et l’Arabie Saoudite sont en plein boom d’investissement, tout comme l’Égypte. Les USA et le Canada vont sans doute connaître une croissance supérieure à 4% en 2022 et l’Afrique bénéficie de plan de relance européen et d’un soutien mondial très fort.
Jean Louis Guigou de la fondation Afrique Méditerranée Europe met en avant depuis quelques années une vision des relations mondiales sous forme de verticales qui engendrent des relations naturelles de proximité. Les Etats-Unis ont comme partenaire naturel l’Amérique centrale et du Sud, la Chine avec l’Asie du Sud-Est et du Nord, l’Europe a elle pour partenaire naturel la Méditerranée et l’Afrique.
Cette vision verticale de l’intégration économique est une vision stratégique cohérente qui permet d’affirmer que les Européens sont des partenaires naturels de l’Afrique, alors que les Chinois et les Américains sont des partenaires occasionnels.
L’Agilité sera le maître mot de ces deux prochaines années.
Dans ce contexte mondial complexe, une politique mesurée d’ouverture est plus que jamais essentielle, car chaque pays porte aujourd’hui une attention forte à ce que les intérêts de chacun soient sauvegardés.
Personne n’a intérêt à un monde fermé, la France comme la Chine qui dans sa montée en puissance technologique aura besoin des marchés occidentaux. Nous sommes aujourd’hui dans un monde où il faut être agile et adapter sa stratégie en permanence et diversifier ses approches.
« Il n’y aura pas d’avenir pour tous les modèles d’entreprises qui ont été rentables en Allemagne dans le passé » a expliqué le Président de l’Institut IFW en Allemagne, en exhortant les entreprises allemandes à s’adapter aux changements. En France c’est la même chose, sauf que les entreprises françaises, de plus petites tailles que les entreprises allemandes, ont intrinsèquement une capacité à s’adapter.
Agilité et dynamisme sur les marchés internationaux seront les maître mots de la relance.