Après la visite à Taïwan début aout de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants américaine, puis d’Eric Holcomb, le gouverneur républicain de l’Indiana, la semaine dernière, les deux pays ont convenu de lancer des négociations commerciales « au début de cet automne » dans le cadre d’une nouvelle initiative qui vise à conclure des accords aux « résultats économiques significatifs ».
Lors de son voyage officiellement consacré en grande partie aux questions économiques, le gouverneur américain s’est entretenu avec la présidente Tsai Ing-wen et a rencontré des représentants de l’industrie taïwanaise des semi-conducteurs, leader mondial dans le domaine.
Le futur accord commercial americano-taïwanais «renforcera les échanges et l’investissement», et il s’agira d’« élaborer une feuille de route ambitieuse pour les négociations dans le cadre de l’initiative américano-taïwanaise sur le commerce du XXIe siècle » a déclaré Sarah Bianchi, adjointe à la représentante américaine au Commerce. De son coté, le bureau de la représentante américaine au Commerce américaine, Katherine Tai, a donné le calendrier et a indiqué que Washington et Taipei allaient entamer, dés cet automne, des discussions qui s’inscrivent dans le cadre d’une initiative de développement des échanges et des investissements, annoncée en juin, et qui a déjà donné lieu à une première rencontre le même mois. Les pourparlers porteront également sur les réponses à apporter aux « politiques et méthodes contraires au marché », ce qui pourrait être interprété comme une référence à la Chine.
Les deux pays prévoient « de suivre un programme ambitieux pour conclure des engagements à haut niveau et atteindre des résultats significatifs couvrant les onze domaines commerciaux du mandat de négociation qui aideront à bâtir un XXIe siècle économique plus équitable, plus prospère et résilient », a indiqué la vice-représentante américaine au Commerce.
Taïpei et Washington sont déjà liés, depuis 1994, par un «cadre» relatif au commerce et aux investissements et l’initiative americano-taïwanaise devrait trouver des accords dans des domaines tels que l’agriculture, les procédures douanières, la réglementation, la lutte contre la corruption et les petites et moyennes entreprises, mais aussi la protection du travail et de l’environnement, les règles du commerce numérique, et le fonctionnement des entreprises publiques.
Washington se garde bien de laisser penser que ces discussions pourraient aboutir à la formalisation d’un accord plus large de libre-échange incluant des réductions douanières (souhaité par Taipei) mais les deux puissances visent bien à contrer l’influence grandissante de la Chine, qui revendique Taiwan comme une province.