A la Chapelle-Laurent, sur un plateau du Cantal, la Fromagerie Gardon inaugurait il y a quelques jours son usine fraîchement rénovée.
Fondée en 1971, la fromagerie familiale qui perpétue la tradition depuis 3 générations, annonce un chiffre d’affaires annuel de 5,3 M€, en hausse de 25 % depuis cinq ans, ce qui représente une production annuelle de 370 Tonnes de fromage, issues du lait d’une quinzaine de producteurs des environs.
« Nous travaillons dans le plus grand respect des traditions d’antan, nos fromages de Pays sont à 8° en cave, salés, frottés, retournés et contrôlés avec soin, sous la main experte du maître-affineur » affirme son dirigeant, Jérôme Gardon.
Avec une équipe de 20 employés, l’entreprise souhaite maintenant explorer de nouveaux marchés au-delà des frontières nationales. « Cela fait plusieurs années que l’on pense à exporter et cette volonté s’est confirmée avec la demande de clients provenant d’Allemagne et de Belgique qui veulent importer nos fromages français ».
Pour réussir à l’international, il faut partir avec une stratégie solide confirme Jérôme Gardon. « Il y a plus de cinq ans, j’ai commencé à faire un diagnostic stratégique par le biais de la CCI. J’ai aussi choisi de m’entourer d’experts en exportation et de m’appuyer sur l’expertise de la Team France Export (TFE) pour me guider tout au long de ce voyage. »
Le processus d’internationalisation de la fromagerie a été soigneusement réfléchi et mis en place avec patience. Le dirigeant sait que pour réussir sur les marchés internationaux, il faut bien plus qu’un simple désir de croissance. Il faut une approche réfléchie, une connaissance approfondie des marchés cibles et une compréhension des réglementations et des défis spécifiques à chaque pays. Il s’est fait aider stratégiquement et financièrement de plusieurs façons, grâce, d’une part au CRE (chèque relance export), par l’assurance prospection DPI et également par Business France. « J’ai été accompagné de près pour ce projet-là, Business France a réalisé deux tests TO (test sur l’offre) pour l’Allemagne et la Belgique en particulier. Pour exporter, il faut une base financière solide, c’est pourquoi j’ai fait appel à l’assurance prospection DPI, avec la proposition d’un prêt financier« , explique Jérôme Gardon.
L’une des leçons clé que ce chef d’entreprise a retenue est la nécessité de faire preuve de prudence. « Dès le début de votre parcours entrepreneurial, vous devez avoir une vision claire de ce que vous voulez accomplir et comment vous allez y parvenir, sinon on peut vite se perdre et faire couler l’entreprise ». Il sait que pour réussir dans cette nouvelle aventure de l’export, il faut faire attention financièrement, l’expansion à l’international peut être coûteuse, mais en gérant judicieusement les ressources et en minimisant les risques, l’entreprise peut maximiser ses chances de réussite. « En tant que nano exportateur, j’insisterai sur le fait de bien prendre en compte les habitudes de chaque pays dans leur façon de faire, pour vendre au mieux son produit. Il est aussi important pour l’export de bien mettre en avant que le produit soit français. »
Le dirigeant de Gardon est optimiste quant à l’avenir de son entreprise à l’international. Il sait que cela ne sera pas facile, mais avec une stratégie solide, une gestion financière prudente et une équipe dévouée, il espère que cette nouvelle orientation à l’export portera ses fruits dans les années à venir. Il estime une augmentation de 10 % (grâce à l’exportation) du chiffre d’affaires annuel d’ici cinq ans.