Du jamais vu depuis 1961… La production mondiale de vin est historiquement basse dans le monde cette année !
Selon le bilan de l’Organisation internationale du vin (OIV) publié il y a quelques semaines, sur la base des informations recueillies auprès de vingt-neuf pays, la production mondiale de vin de 2023 est estimée autour de 244 millions d’hectolitres*, en baisse de 7% par rapport à la moyenne de 2022. « C’est le plus petit volume enregistré au cours des 60 dernières années », estime ce mardi l’OIV.
La production de vin fléchit dans l’Union européenne ( -7 % par rapport à 2022) notamment en Italie (- 13 %) et en Espagne (- 19 %) alors qu’au contraire la France, avec 45,8 millions d’hectolitres prévus (une production en hausse de 3 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années) redevient le premier producteur mondial de vin en 2023. Derrière ce podium de tête on retrouve les États-Unis (25, 2 mhl, +12 %) et le Chili (10 mhl, -20 %).
La chute est plus importante, avec des variations comprises entre -10 % et -30 %, dans les pays de l’hémisphère sud et notamment en Afrique du Sud (-10%). Seule la Nouvelle-Zélande voit sa production augmenter cette année.
Pour l’OIV, les raisons de la baisse mondiale de la production de vins sont connues. « Les anomalies météorologiques deviennent la nouvelle normalité. Et c’est, sans aucun doute, l’un des plus gros challenges pour le secteur du vin. ». Cependant « cette faible production mondiale pourrait permettre d’apporter un équilibre, puisque la consommation de vin est en baisse, les stocks sont au plus haut », a souligné Giorgio Delgrosso, à la tête du département statistiques au sein de l’Organisation internationale de la vigne et du vin, institution basée à Dijon. L’étude évoque aussi, plus globalement, sur les trois dernières années, des crises sans précédent dans le monde du vin : la crise Covid en 2020, suivie par la crise globale de la chaîne d’approvisionnement débutée en 2021, puis la forte pression de l’inflation en 2022 et 2023. Aussi parmi les explications de la baisse de consommation, il note que « dans beaucoup de pays, le vin est confronté à une forte compétition avec d’autres breuvages alcooliques, comme la bière ».
En France, même si la production se stabilise dans son ensemble, il existe de fortes disparités, relève l’OIV. Le Bordelais et la région du sud-ouest ont du faire face à la propagation du mildiou tandis que le Languedoc-Roussillon a été affecté par des vagues de chaleur et la sécheresse.
L’actualité des producteurs de vin sera plus « administrative » dans les prochains jours avec l’arrivée d’une nouvelle réglementation. En effet, tous les vins produits et étiquetés après le 8 décembre 2023 et vendus dans l’Union Européenne devront afficher de nouvelles informations et mentionner par exemple les ingrédients, les allergènes, la valeur énergétique et les informations nutritionnelles sur l’emballage du produit, conformément au règlement (UE) 2021/2117.
*Un hectolitre équivaut à 133 bouteilles de vin standard.