Sèmè City est à la fois une ville intelligente en pleine croissance et un projet innovant pour maintenir les compétences sur le continent africain. Lancée en 2017 par le gouvernement béninois, la première phase du projet qui comprend la zone universitaire, la zone de recherche et la zone d’innovation, devrait être achevée en 2025. L’objectif est que Sèmè City, devienne un centre régional d’excellence en enseignement supérieur, recherche, innovation et développement économique de l’Afrique Subsaharienne, une éco-cité intelligente dédiée à l’innovation et à la promotion d’une économie du savoir.
Le futur site de Sèmè City, construit à Ouidah, à 40 km de Cotonou, sur 336 hectares couvrira à terme une superficie de 1 000 hectares, divisée en quatre zones pouvant accueillir 30000 étudiants et chercheurs, et compter cinq clusters de formation (dont STEM y compris des écoles d’ingénieurs, d’architecture et d’urbanisme). :
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La zone universitaire abritera des établissements d’enseignement supérieur, notamment une université internationale, une école de commerce, une école d’ingénierie et une école de design.
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La zone de recherche accueillera des centres de recherche et d’innovation dans des domaines tels que la santé, l’agriculture, l’énergie et l’environnement.
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La zone d’innovation sera un espace dédié à l’entrepreneuriat et à l’innovation. Elle accueillera des incubateurs, des accélérateurs et des espaces de coworking.
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La zone résidentielle comprendra des logements, des commerces et des services.
Sèmè City est un projet ambitieux avec plusieurs objectifs spécifiques tels que la volonté de former une nouvelle génération de jeunes talents, compétitifs et expérimentés, soutenir et promouvoir les entrepreneurs qui apporteront des transformations au Bénin et en Afrique, favoriser la recherche scientifique pour répondre aux défis du quotidien, mais aussi éviter la fuite des cerveaux. Avec des partenaires tel que la Banque mondiale, le gouvernement béninois vise, à travers ce projet, à créer plus de 100 000 emplois d’ici 2032 dont au moins un tiers en auto-emploi avec une représentation de 40 % de femmes.
Cette « Silicon Valley » béninoise, pensée pour préparer les Béninois aux métiers du futur, a déjà incubé plus de 300 entrepreneurs et continue de le faire. En ce qui concerne la formation, Sèmè City travaille d’ailleurs avec des structures académiques françaises comme la Sorbonne, le groupe des Écoles centrales et l’université de Champagne-Ardenne.
L’année dernière, en visite au Bénin, Tony Elumelu, le président des groupes United Bank for Africa et Heirs Holdings a déclaré « Nous sommes sidérés par le magnifique travail qui s’y fait en faveur des jeunes. Voilà entre autres pourquoi je suis venu dire ma reconnaissance au Président de la République pour son leadership en faveur des jeunes du Bénin. Il y a d’énormes opportunités pour les jeunes dans ce pays ».
La finalisation du projet prend du temps car le site de Sèmè City est situé dans une zone rurale, ce qui rend les travaux de construction plus difficiles et plus coûteux. De plus, ce site a suscité des inquiétudes de la part des environnementalistes qui craignent que la construction de la ville ne nuise à l’environnement. Le gouvernement béninois a donc pris des mesures pour limiter l’impact environnemental du projet, comme par exemple réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce aux transports publics de la ville qui seront électriques ou à hydrogène. La ville sera également équipée d’un système de traitement des eaux usées et des déchets, pour réduire la pollution de l’environnement.
Les investissements consacrés à Sèmè City s’élèvent aujourd’hui à près de 500 millions d’euros. Pour répondre aux enjeux du futur, le Bénin n’a pas lésiné sur les moyens.