L’accord de libre-échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande est entré en vigueur en mai dernier. Il vise à apporter d’importants avantages à l’UE tels que la réduction d’environ 140 millions d’euros d’économies par an de droits de douane pour les entreprises de l’UE dès cette année. Cet accord comprend également un certain nombre d’engagements en matière de durabilité, notamment le respect de l’accord de Paris sur le climat et des droits fondamentaux du travail.
Selon une étude de l’OCDE la Nouvelle-Zélande est aujourd’hui confrontée à un déficit d’investissement pour répondre aux besoins d’une population en croissance rapide. Après une forte reprise suite à la pandémie, l’économie néo-zélandaise a ralenti, les taux d’intérêt plus élevés pesant sur la construction de logements et l’inflation sapant le pouvoir d’achat et la consommation.
Fin novembre 2023, le Conseil de l’Union européenne avait validé définitivement l’accord de libre échange avec la Nouvelle-Zélande, célébré comme un tournant pour la politique commerciale européenne par la Commission européenne. Après quatre ans de négociations menées par la Commission, et après la ratification par le Parlement néo-zélandais, le Parlement européen vient de ratifier l’accord à titre provisoire avant que les ministres des Vingt-Sept donnent leur aval au Conseil de l’Union européenne. Cet accord de libre échange entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande prévoit de supprimer les droits de douane néo-zélandais sur les importations venant de l’Union européenne. Les produits importés d’Europe sont principalement de la viande porcine, des vins, des produits laitiers, du chocolat ainsi que différents biscuits et confiseries. Jusqu’à présent, la Nouvelle-Zélande imposait des droits de douane à hauteur de 5% sur ces produits. De son côté, l’Union européenne lève les droits de douanes sur les importations néo-zélandaises actuelles, principalement la viande ovine, le vin et le kiwi. Autre mesure classique d’un accord de libre échange, la reconnaissance de 163 indications géographiques européennes protégées, comme certains fromages, et sur la totalité des vins et spiritueux, soit environ 2000 noms. Cet accord permet enfin l’ouverture du marché néo-zélandais aux services dans des secteurs clés comme les télécommunications, le transport maritime, les services de livraison ou services financiers. Les entreprises européennes se verront faciliter l’accès aux marchés publics néo-zélandais. Des deux côtés, les investisseurs se verront également garantir un traitement non-discriminatoire. Les petites et moyennes entreprises n’en sont pas en reste, puisque le texte prévoit également une aide pour augmenter leurs exportations.
Si ce traité permet de renforcer les relations commerciales entre la Nouvelle-Zélande et l’Union européenne (UE), celui-ci s’inscrit également dans un contexte géopolitique tendu marqué par le retour de la guerre dans le monde et surtout l’expansion chinoise, alliée de la Russie, dans la zone indo-pacifique. L’UE déploie donc avec ce traité dans la région une stratégie « indo-pacifique » visant à proposer une alternative à la stratégie d’investissement chinoise des nouvelles routes de la soie et contenir les ambitions d’influence chinoises. La région produisant 60% du PIB mondial, est d’autant plus importante qu’elle est au cœur du commerce et des flux d’investissements mondiaux.
L’Union européenne, quatrième partenaire commercial de Wellington, a également inauguré par cet accord sa nouvelle approche en matière de commerce et développement durable (CDD). Le commissaire européen au commerce Valdis Dombrovskis a mis en avant ce texte comportant « les engagements les plus ambitieux jamais pris en matière de durabilité dans le cadre d’un accord commercial ». Ce traité comporte en effet un volet développement durable assorti de sanctions en cas de non-respect de l’accord de Paris sur le climat. En revanche, malgré les engagements en termes de développement durable, l’accord est critiqué, notamment pour l’utilisation de certaines substances chimiques par les agriculteurs néo-zélandais interdits en Europe. Les organisations agricoles s’inquiètent d’une concurrence déloyale si les marchandises importés en Europe produits avec ces substances s’avèrent moins chers que ceux produits en Europe.
Malgré cela, selon une analyse d’impact, l’accord de libre échange résulterait en une hausse de 30% des échanges commerciaux entre l’Union européenne et la Nouvelle Zélande, avec une économie de 140 millions d’euros par an de frais de douanes. De plus, les investissements européens sur l’île pourraient augmenter de 80% dans les années à venir. Les échanges bilatéraux devraient enregistrer une augmentation d’une hauteur de 30 % en dix ans, accroissant les exportations annuelles de l’UE jusqu’à 4,5 milliards d’euros.
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