En pleine pandémie et dans un contexte régional particulier, l’émir de Dubai Sheikh Mohammed Bin Rashid a dévoilé le plan Dubai 2040 qui vise à redynamiser l’urbanisme et l’économie de l’Emirat.
Voici les axes de ce plan ambitieux et ses implications pour la cité-Etat dans les 20 prochaines années.
Développer l’attractivité des vieux quartiers, offrir de meilleures options de logement et investir dans les zones clés de développement
Malgré la pandémie de coronavirus et la crise du pétrole en 2020, Dubaï a su conserver un certain dynamisme économique et une population expatriée qui se maintient avec une prévision de 5,8 millions d’habitants à Dubaï en 2040. Dans ce contexte, le plan Dubaï 2040 vise à développer, investir et créer de nouveaux logements dans les centres économiques principaux de la ville : le cœur financier de Dubaï qui englobe les quartiers de Downtown et Business Bay, la zone dédiée aux loisirs composée de Marina et JBR tout en modernisant et donnant un coup de neuf aux quartiers historiques émiratis que sont Deira et Bur Dubaï. Dubaï 2040 souhaite également créer deux nouveaux centres économiques : le Centre Expo 2020 qui deviendra le pôle central des expositions et Centre Dubaï Silicon Oasis celui de la science et des technologies.
Redéfinir l’espace et valoriser l’enseignement, la santé et les loisirs
L’offre d’hôtels et d’activités touristiques va augmenter de 134 % d’ici à 2040 et l’espace destiné aux activités commerciales passera à 168 kilomètres carrés. La superficie des terrains destinés aux établissements d’enseignement et de santé augmentera de 25 % tandis que la longueur des plages publiques augmentera de 400 %.
Ces mesures répondent à un double objectif : créer de l’emploi et satisfaire citoyens et touristes du monde entier.
Accroitre les espaces verts, développer les solutions de transport durable et assurer une utilisation optimale des ressources
Selon les objectifs du plan, les réserves naturelles composeront 60 % de la superficie totale de Dubaï et la cité-Etat verra ses espaces verts augmenter de 105%.
Dans le même temps, les résidents et touristes verront la création de voies vertes qui faciliteront les déplacements de véhicules non motorisés (vélos, trottinettes…) et les piétons pour se rendre sur leur lieu de travail ou de détente.
55% de la population quant à elle vivra à 1 kilomètre environ d’une station de transport public tels les métros, les bus ou les tramways.
Dubaï 2040 souhaite également inclure Hatta dans ses projets de développement en incluant les habitants du village historique à le promouvoir pour attirer les touristes.
« Notre objectif est de créer un environnement véritablement inclusif qui non seulement répond aux besoins de la population diversifiée de Dubaï, mais les incite également à exploiter leurs capacités créatives et innovantes et à réaliser leur véritable potentiel », a déclaré le cheikh Mohammed
Une compétition régionale
Le plan Dubaï 2040 s’inscrit dans le cadre d’une compétition économique et politique régionale avec en particulier l’Arabie Saoudite, pays voisin, qui a déjà initié son plan Vision 2030 dans lequel seront créées des villes nouvelles telles que Neom ou Amaala, véritables concurrentes de Dubaï. Derrière les objectifs économiques et environnementaux annoncés dans ces giga-projets d’urbanismes se jouent en réalité une compétition acharnée pour devenir la destination la plus prisée des entreprises, expatriés et touristes étrangers dans la région.
Laura Pouliquen