On ne compte plus ces femmes exemplaires qui font l’Afrique, qui façonnent l’économie et qui sont la source d’initiatives et de changements. Nous avons rencontré cette semaine Adanlete LAWSON, la présidente Continentale de l’association WIMAFRICA qui aide et accompagne les femmes des métiers liés au domaine maritime.
Cette association présente dans 28 pays a été créé sous l’égide de l’Union Africaine en 2015 pour soutenir les femmes du domaine maritime et portuaire. Adanlete Lawson est à titre professionnel, Directrice commerciale du port de Lomé, déjà tout en symbole dans un monde d’hommes. Elle veut préparer la relève, parfaire l’éducation des jeunes femmes, et renforcer les capacités des femmes dans le secteur formel et informel.
Il faut dire que la Présidente de WIMAFRICA évolue au Togo, un pays exemplaire, très engagé dans la promotion du genre. La 1ère ministre est une femme, la moitié du gouvernement est composé de femmes, il y a un ministère pour l’entreprenariat féminin… Au pays des « Nanas benz* » on prend le sujet très au sérieux.
« La femme maritime doit pouvoir évoluer » explique Adanlete Lawson, « beaucoup de femmes sur nos côtes travaillent dans le secteur informel, dans la pèche et la transformation du poisson et elles n’ont ni la formation de gestion pour améliorer les affaires ni les outils et infrastructures pour leur permettre de passer à la vitesse supérieure. »
Elle prône donc la création d’infrastructures de formation et d’infrastructures collectives partagées qui pourraient permettre cette évolution. « Au Togo c’est plus de 2800 femmes qui sont adhérentes si vous multipliez cela par 28 pays vous imaginez facilement notre impact. »
Jusqu’à maintenant l’association s’est concentrée sur la structuration des groupements et associations locales de femmes pour leur apprendre à se fédérer et à gérer des moyens communs.
« Nous pouvons maintenant passer à une nouvelle phase pour laquelle nous allons faire des appels de fonds. Je veux que l’on puisse viser l’autonomisation économique de la femme pour permettre son développement dans le secteur économique et social. Dans les entreprises les femmes doivent pouvoir durablement évoluer vers des postes à responsabilités. Dans le secteur informel il faut qu’elles puissent avoir accès au crédit ou des infrastructures qui permettent la transformation des produits de la mer. C’est notre enjeu pour ce mandat, structurer et former maintenant que nous avons travaillé ces premières années à rassembler. »
« La femme Africaine a le sens du commerce, c’est elle qui tient le budget du ménage mais il faut viser plus loin et l’amener à savoir gérer et développer des structures économiques et sociales. »
D’autres pays comme la Cameroun, le Nigéria, la Guinée sont aussi engagés dans cette voie et nul doute que l’Union Africaine et bien d’autres bailleurs de fonds apporteront leur soutien à ce type d’initiative.
*Les Nana Benz sont des femmes d’affaires, originaires du Togo, actives dans les années 1960 à 1980 dans le commerce lucratif de pagnes en wax hollandais.