Le continent ne manque pas d’organisations régionales mais la « Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) » est l’une des plus dynamiques avec 190 millions d’habitants et un PIB cumulé évalué à 250 milliards de dollars. Cette organisation régionale qui s’est construite il y a plus de 20 ans autour de l’Ouganda, de la Tanzanie et du Kenya, est dotée d’un marché unique depuis 2010 permettant la libre circulation des biens et des personnes. L’EAC a notamment pour but de faciliter le commerce transfrontalier en supprimant les droits de douane entre ses États membres.
La République démocratique du Congo, déjà membre de trois autres organisations commerciales régionales (la COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe), la CDAA (communauté de développement d’Afrique australe et la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL)) a fait le choix, il y a près de trois ans, d’entrer dans l’EAC dans l’espoir d’améliorer les liens commerciaux et politiques avec ses voisins d’Afrique de l’Est.
C’est désormais chose faite, la République démocratique du Congo a rejoint cette semaine la Communauté d’Afrique de l’Est en tant que septième membre, élargissant ainsi massivement le territoire de ce bloc commercial, lui donnant accès à l’océan Atlantique et augmentant considérablement le nombre de francophones dans ce qui était au départ un club d’anciennes colonies britanniques.
Cette adhésion devrait permettre aux citoyens congolais de voyager librement dans les autres pays et le commerce devrait à terme deviendra beaucoup plus rapide et plus simple notamment au niveau du transport et du dédouanement des marchandises à travers les frontières. Les taxes à l’importation pour les marchandises reconnues comme étant fabriquées en RD Congo seront supprimées ou fortement réduites à l’entrée dans les autres pays, tandis que le transport des marchandises deviendra beaucoup moins cher. L’adhésion au bloc donne à la la République démocratique du Congo un meilleur accès aux installations telles que les ports de l’océan Indien de Mombasa au Kenya et de Dar es Salaam en Tanzanie.
L’inclusion du marché de consommation de la RDC, qui compte près de 90 millions de personnes, qui est aussi le plus vaste pays d’Afrique subsaharienne et le plus grand pays francophone d’Afrique, élargira le marché de l’EAC à près de 300 millions de personnes et ouvrira la Communauté des États d’Afrique de l’Est à l’économie congolaise, qui est riche en ressources naturelles de toutes sortes.
L’EAC, dont le siège se trouve à Arusha, en Tanzanie, compte donc désormais sept membres : Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Soudan du Sud, Ouganda et RDC.