Emmanuel Macron accueille depuis hier une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement pour un « Sommet de Paris » destiné à mobiliser la finance mondiale en faveur des pays du Sud et du climat.
Alors que les précédentes mesures sur la mobilisation des DTS (droits de tirage spéciaux) pour 100 Milliards de $ peinent à prendre effet. Le chef de l’Etat français souhaite remettre le couvert et accélérer en essayant de réconcilier financement des pays du sud et objectifs sur le climat.
Ce ne sont pas les financements qui manquent, car de nombreuses institutions internationales sont richement dotées, mais chacun semble plus préoccupé par son rating que sensibilisé à prendre plus de risques. Résultat : les projets tardent à sortir alors que les besoins augmentent.
Remy Rioux, le Directeur Général de l’Agence Française pour le Développement a déclaré qu’en Afrique les besoins de financement liés au climat sont supérieurs à 2400 Milliards d’euros par an. On est très loin de ces montants et l’AFD, pourtant assez impliquée, est fortement critiquée sur le terrain pour la lourdeur de ses procédures et la lenteur de la mise en place de ses financements.
L’objectif à Paris est de faire progresser les idées, car aucune mesure contraignante ne risque de sortir d’un sommet comme celui-ci. La première option, la plus simple à mettre en place est d’alléger la dette des états du Sud notamment pour les projets et investissements liés au climat.
La 2ᵉ idée est de doper les banques de développement internationales afin qu’elles prennent plus de risques et financent plus de projets. C’est notamment en garantissant plus largement certaines de ces institutions qu’il doit être possible d’accélérer. La 3ᵉ idée est d’abaisser le coût de la dette et de l’argent en rendant la liquidité plus abondante et en motivant les grands fonds privés, notamment américains à s’intéresser à l’Afrique.
L’innovation viendra aussi du secteur privé par des outils de capital investissement à l’image du nouveau fonds d’investissement OSINVEST qui soutient les investissements en Afrique, soit d’entreprises européennes pour faciliter leur déploiement soit Africaines pour les faire passer à l’échelle. Mais des initiatives comme celles-là, qui ont pourtant des impacts forts sur les populations, peinent à être soutenues par les grands bailleurs de fonds qui restent sur des critères prudentiels très conservateurs.
Dans tous les cas ce sommet marque une tendance forte à l’accélération des financements internationaux vers les pays du Sud, ce qui devrait engendrer assez rapidement une augmentation des projets et des investissements. Les entreprises européennes vont pouvoir profiter de cette manne à deux conditions : présenter des projets qui tiennent compte des enjeux pour le climat, et trouver des alliances avec des acteurs locaux pour présenter des démarches plus inclusives.