Les enjeux qui se profilent pour Charles III dans les prochains mois sont importants, car la monarchie britannique est le ciment d’un peuple, et reste un phare pour de nombreuses nations affiliés : le Commonwealth. Cette communauté composée majoritairement d’anciennes colonies britanniques est une composante importante du softpower anglais dans le monde.
Composé de 56 états membres, le Commonwealth, organisation intergouvernementale née de la disparition de l’empire britannique, est composée notamment du Royaume Uni, du Canada, de l’Australie, la Nouvelle Zélande, l’Irlande, l’Afrique du Sud, le Pakistan, l’Inde, le Bangladesh, le Pakistan et le Sri Lanka qui sont les fondamentaux de cette alliance. Elle rassemble 2,5 milliards de personnes sur la planète. Le roi Charles III en est le chef, même s’il n’est le souverain que de 17 des pays de l’organisation, les autres étant majoritairement des républiques. Récemment de nouveaux membres ont adhéré au Commonwealth, preuve qu’il présente pour certain un attrait. Il s’agit du Togo, du Mozambique, du Rwanda, et du Gabon.
L’objectif du Commonwealth reste attaché au respect de certaines valeurs liés aux droits humains, à la démocratie, à l’utilisation de la langue anglaise et à la reconnaissance d’assistance des états « vulnérables » par les plus grands états.
La succession dans la Royauté britannique aurait pu leur faire perdre à la couronne le titre de chef du Commonwealth, car la fonction n’est pas héréditaire, mais l’assemblée de 2018 à intronisé Charles à ce poste et son emprise est donc assurée de son vivant.
Le rôle de Charles III dans ce contexte va être essentiel. Ses premières paroles, à la fois humbles mais humaines ont été bien accueillies même si beaucoup pensaient faire disparaitre la Monarchie britannique de leur environnement. L’Australie par exemple a nommé un ministère pour la transition démocratique et ne cache pas son intention de faire évoluer son cadre juridique dans les années qui viennent.
Leur maintien ou leur attachement va donc dépendre de la façon dont Charles va faire évoluer les relations voire même le cadre de la tutelle monarchique de ces pays. C’est un homme aguerri, très expérimenté et qui a un relationnel hors pair avec tous les grands de ce monde. Le contact et la compréhension des problèmes ne vont pas lui échapper. Il peut s’enorgueillir de l’arrivée récente de nouveaux membres francophones dans le Commonwealth et donc d’un accroissement d’influence. Le nouvel équilibre qu’il devra trouver sera autour du point de stabilité que cette alliance représente en face d’un monde plus agressif d’une Russie belliqueuse et d’une Chine envahissante.
Ne chantons pas la fin du Commonwealth, il a de beaux jours devant lui. Le plus difficile sera de définir un nouveau cadre pour les grands pays comme l’Australie, l’Inde … en débarrassant de la pensée coloniale pour rentrer dans une nouvelle ère.
La disparition de la Reine Elisabeth II et celle Mickael Gorbatchov, dans la même semaine resteront comme la date du début réel du XXIème siècle.
Le nouveau Roi Charles III va avoir un rôle stratégique important à jouer et capital pour le Royaume Uni et son attractivité dans le monde.