L’ex-miss Burkina et miss Africa Georgie Badiel est désormais à la tête d’une fondation qui finance des forages au Burkina Faso. De son coté, Khadija Omar, Miss Somalie 2021, use de son influence pour faire évoluer les mentalités sur le changement climatique dans la Corne de l’Afrique.
Khadija Omar est née de parents somaliens dans le camp de réfugiés de Dadaab, dans le comté de Garissa. Cette réfugiée somalienne qui a déménagé au Canada, couronnée l’année dernière du titre de Miss Somalie, puis classée parmi les douze premières concurrentes Miss Monde, comprend parfaitement les conditions climatiques difficiles en Somalie, telles que les pénuries d’eau, la sécheresse, les infestations de criquets…
« La raison pour laquelle je me soucie tant du climat est qu’en ce moment, à cause de la sécheresse, il y a des familles qui essaient de quitter la Somalie pour venir dans des camps de réfugiés, et elles meurent en chemin parce qu’elles ne peuvent pas avoir de nourriture, ni d’eau. » explique la jeune femme.
Elle s’efforce actuellement de trouver des partenaires et est en train de créer une organisation qui travaillera avec le HCR et Somali Youth Action pour créer des programmes d’éducation aux moyens de subsistance et au climat, en particulier pour les femmes et les enfants, travaillera à la relocalisation des personnes vulnérables d’un campement sujet aux inondations pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays. Khadija Omar s’attellera également à collecter des fonds, pour sécuriser des sites où les déplacés internes recevront des abris provisoires et des kits de secours d’urgence ainsi que des dons pour qu’ils puissent commencer une vie durable, après leur réinstallation.
« Avec cette approche, je crois que je serai en mesure d’avoir un impact sur plus de jeunes somaliens, dans la compréhension et la pratique d’activités positives liées au climat. »
De son coté, après avoir remporté le titre Miss Burkina Faso, puis remporté en 2004 l’élection de Miss Africa, signé au sein des agences Success Model puis Élite, et avoir défilé dans les capitales de la mode pour les plus grandes maisons de haute couture ou de prêt-à-porter, Georgie Badiel a mis de côté les paillettes pour permettre qu’au Burkina Faso le plus grand nombre puisse avoir accès à l’eau potable. Grâce aux financements venus de mécènes mais aussi d’établissements scolaires dans le monde, sa fondation emploie aujourd’hui près de 25 personnes et a déjà permis à 300 000 Burkinabès d’obtenir un accès à une eau saine grâce à la construction de forages.
« J’ai lancé ma fondation quand je suis allée rendre visite à ma sœur, enceinte, à Cotonou, quelques années auparavant» raconte l’ancienne reine de beauté. «Il y avait des coupures d’eau. Elle devait se lever entre 2h et 4h du matin pour pouvoir en puiser. J’ai trouvé cela tellement injuste. Certaines femmes marchent plus de six heures pour quelques litres, dorment parfois sur les routes et se font agresser, attaquer par des animaux. J’ai eu envie de faire bouger les choses. »
Pour faire en sorte qu’il n’existe plus de « princesses de l’eau » dans le monde, Georgie Badiel a aussi co-écrit avec Susan Verde, un livre « La princesse de l’eau claire » illustré par Peter H. Reynolds et traduit en sept langues (en France aux éditions Scholastic).