Le développeur d’infrastructures contribue à la modernisation du deuxième port du pays qui souffre toutefois des retards dans son terminal à conteneur.
Une nouvelle infrastructure pleinement opérationnelle pour le port de San Pedro en Côte d’Ivoire. Inauguré officiellement le 14 septembre par le Premier ministre ivoirien Patrick Achi, le Terminal Industriel Polyvalent de San Pedro (TIPSP) vient poursuivre la modernisation et l’extension du deuxième port de commerce du Pays des Éléphants, après celui d’Abidjan. Ayant débuté son exploitation fin 2021, le TIPSP affiche déjà plus d’un million de tonnes de fret à son actif.
Ce terminal, dont le tirant d’eau est de 15 mètres, comporte un quai de 270 m et deux grues Liebherr, avec un projet d’achat de deux autres. A cela s’ajoute une zone de stockage de 14 hectares.
Le TIPSP permet l’accueil d’un navire Handymax ou Panamax et est dédié au vrac. A l’exportation, il s’agit, à ce stade, de produits miniers (concentré de nickel et manganèse) provenant notamment de la Compagnie des mines de Bafing. Côté importation, le clinker pour le ciment et le gypse pour le plâtre sont prédominants, en attendant les engrais notamment. Le TIPSP traitera aussi à l’avenir des vracs liquides comme l’huile de palme, mais n’est pas encore agréé pour les marchandises diverses. Il devrait néanmoins booster l’activité du port de San Pedro, par ailleurs, pour mémoire, premier port cacaoyer au monde.
D’un coût de 173 millions d’euros, le terminal a été concédé pour 35 ans au développeur Arise Ports & Logistics, société détenue par Olam, AP Moeller et Africa Finance Corporation. Arise P&L a piloté l’ensemble de la conception et de la construction et a assuré le financement, sur fonds propres, et en dette, notamment via un ensemble de prêts de 90 millions d’euros sur 10 ans auprès des groupes bancaires sud-africains Standard Bank, Nedbank et FirstRand.
Arise P&L, qui porte par ailleurs deux projets au Gabon (Owendo Mineral Port et New Owendo International Port), prévoit déjà l’extension du TIPSP avec 230 m de quai supplémentaire, ce qui autorisa l’accueil simultané de deux navires.
Avec une capacité estimée à 12 millions de tonnes par an, le nouveau terminal vrac a pour l’hinterland naturel l’ouest et le nord de la Côte d’Ivoire mais aussi plusieurs régions des pays voisins (Guinée, Libéria, Mali…) où d’important projets miniers sont en cours, bien que souvent très lents à se mettre en place. Les relations tendues entre la Côte d’Ivoire et le Mali pourraient aussi être un handicap à court terme.
Globalement, le port autonome de San Pedro connaît une forte reprise post-covid : son trafic a progressé de 28,6% en 2021 à 6,11 millions de tonnes. Toutefois il souffre d’un retard sur un de ses projets majeurs d’extension : celui du futur terminal à conteneur. Bien que concédé à MSC en 2015, les travaux principaux n’ont pas débuté, faute, selon le futur exploitant, de réalisation des aménagements préalables par les autorités.
A noter que le port d’Abidjan, beaucoup plus important (30,05 millions de tonnes au total en 2021, soit +17%) va, pour sa part, se doter d’ici à fin 2022, d’un deuxième terminal à conteneur. D’un coût de 400 millions d’euros partagé entre Côte d’Ivoire Terminal (APM et Bolloré) et le Port Autonome, ce TC2 va ajouter une capacité d’environ 1,5 million d’EVP par an, soit un doublement de la situation actuelle.