La mise en production du premier projet gazier offshore du Sénégal devrait être suivie d’une nouvelle phase d’investissement, encore à confirmer, par les partenaires du projet dont BP et Petrosen.
Le président Macky Sall l’a rappelé à la tribune de la COP 27 à Sharm El Sheikh, pas question pour l’Afrique en général, et le Sénégal en particulier, de renoncer à l’exploitation de ses hydrocarbures. A ce titre, après des années de travaux, la première exploitation du gaz naturel offshore devrait bien débuter fin 2023 pour le projet Grand Tortue Ahmeyim, selon des informations publiées le 6 novembre par le groupe texan Kosmos un des partenaires du projet.
Opéré par le britannique BP qui en détient 60 %, GTA se situe à la limite des eaux sénégalaises et mauritaniennes à 125 km de la côte. Les autres actionnaires sont Kosmos (30 %), ainsi que les compagnies nationales sénégalaises Petrosen et mauritaniennes SMH pour 5 % chacune. En phase de croisière, la production attendue est estimée à 2,5 millions de tonnes de GNL par an, exportées via des méthaniers et le terminal construit à 10 km des côtes.
Le projet est actuellement réalisé à 85 % vient d’indiquer Kosmo, et selon le président sénégalais, les partenaires de GTA sont entrés dans la phase de préparation à l’extension du projet qui, selon, lui représentera un investissement de l’ordre de 5 milliards de dollars. La décision finale d’investissement (FID dans le jargon pétrolier) devrait intervenir avant cette fin d’année ou début 2023. La phase 2, qui devrait doubler la production, s’appuiera en grande partie sur les infrastructures offshore en train d’être mises en place.
Dans son schéma actuel, ce projet GTA s’articule autour de plusieurs composantes : des puits offshore de gaz et condensats à 2850 m de profondeur, un navire FPSO de prétraitement et un gazoduc sous-marin qui débouche sur un terminal de liquéfaction, situé à 10 km des côtes. Ce terminal a nécessité la mise en place d’une digue de 1 200 mètres construite par le groupe Eiffage et constituée de 21 caissons en béton. Ces éléments préfabriqués, de 16 000 tonnes chacun, ont été construits sur le port de Dakar. Des travaux qui ont généré environ 2 000 emplois directs, un niveau qui a fortement chuté avec l’approche de la fin du projet. Un lancement de la phase 2 permettra une reprise de l’activité liée aux travaux à Dakar, mais à un niveau moindre toutefois.
Pour sa part, le FPSO construit par Cosco et Technip FMC près de Shanghai est terminé et devrait rejoindre les eaux sénégalaises sous peu après différents tests, notamment après qu’un typhon l’ai secoué à quai, fin septembre.
Les quatre puits forés permettent d’assurer, selon Kosmos, un débit d’au moins 700 millions de pieds cubes par an, bien au-dessus du seuil minimum de fonctionnement de l’unité de liquéfaction estimé à 400 millions de pieds cubes. A noter que le hub doit être relié au continent pour une petite part, afin d’alimenter le Sénégal en gaz naturel notamment pour des projets de centrales électriques.
Pour rappel, outre GTA, l’entrée en service du champs pétrolier de Sangomar, situé à 100% dans les eaux sénégalaises se rapproche à grands pas, elle aussi. Au 1er juillet dernier, ce projet était achevé à 63 % pour une mise en production attendue au quatrième trimestre 2023. Sangomar, d’un coût proche de 5 milliards de dollars est détenu à 82% par le groupe australien Woodside et 18 % par Petrosen.
Le Sénégal a estimé à 30 milliards de dollars sur trente ans les recettes fiscales et redevances liées à deux projets GTA et Sangomar.