La transition énergétique voulue par l’Europe et le développement des véhicules électriques, placent la République Démocratique du Congo au centre du jeu. Tous les métaux critiques nécessaires sont présents dans le sous-sol Congolais avec des besoins multipliés parfois par cinquante dans les vingt prochaines années. Les ressources minières en Cobalt, Coltan, Lithium, Nickel aiguisent depuis longtemps les appétits, notamment de la Chine et de l’Inde qui ont très largement renforcé leur position dans le secteur minier depuis la chute du régime Mobutu en 1997.
« L’Union Européenne n’est plus compétitive dans l’économie de la prédation » a affirmé Emmanuel Macron lors du forum économique de Kinshasa le 4 mars, admettant que la Chine est devenue le principal acteur d’extraction d’un pays qui exporte 90% de sa production minière. Afin d’éviter un énième renouveau de partenariat stérile, plusieurs annonces se veulent très concrètes : Le BRGM sera chargé de cartographier les ressources, d’établir un Système d’Information Géographique, et d’offrir une meilleure connaissance du sous-sol, trop méconnu. Pour ne prendre que l’exemple du cobalt sur lequel la RDC jouit d’une situation de quasi monopole, il convient de connaître plus précisément les gisements, dont on estime que 80 % des réserves seront consommées d’ici 2050. Il conviendra aussi d’apporter des solutions aux traitements des résidus, au recyclage et au raffinage pour des techniques d’extractions plus respectueuses de l’environnement.
L’autre levier est celui de la transformation. Guy-Robert Lukama, Président du conseil d’administration de la Gecamines espère pouvoir transformer la production de cathodes de cuivre en faisceaux directement exploitables par l’industrie automobile. Mais les contraintes restent nombreuses, à commencer par les infrastructures de fret, la formation des entreprises sous-traitantes, très peu locales et très informelles. Dans un pays grand comme l’Europe, les deux plus grandes villes ne sont pas reliées de façon satisfaisante, ni au niveau ferroviaire, ni au niveau routier.
En renfort, Emmanuel Macron annonce un cadre militaro-sécuritaire visant à aider la RDC à assurer la souveraineté de ses ressources. C’est que l’instabilité dans l’Est de la RDC continue de mettre le secteur sous tension. Marie-Chantal Kaninda, Présidente de Glencore en RDC regrette le bashing dont seraient victimes des minerais de la RDC « La réputation de la RDC dessert l’export, alors que le climat des affaires est en cours d’amélioration » explique-t-elle, sans minimiser le mauvais classement du pays sur la transparence internationale (166ème rang sur 189).
Les problèmes endémiques de corruption, et certaines mines artisanales employant des enfants sont autant de freins qui s’ajoutent à la refonte du code minier, d’une fiscalité dont l’assiette est mal adaptée, et qui contribuent au passage à la volatilité des cours de matières premières. Mais Henry Wazne, Directeur général de Sofibanque rappelle que tous le secteur est ouvert à l’investissement et « qu’i n’y a pas de chasse gardée ». La commission européenne assure que le ‘Global Gateway Initiative’ peut être mobilisé en garantie de financement des projets ‘Public/Privé’ et dérisquer les projets.
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