Au cours des dernières décennies, les problèmes d’eau, de nourritures ou encore les changements climatiques se sont intensifiés dans certaines régions d’Afrique, entraînant une forte instabilité, notamment autour du Lac Tchad et dans le bassin du fleuve Niger.
Début février, dans le cadre de la mise en œuvre du projet de relance et de développement de la région du Lac Tchad 2023 (PROLAC), les membres du comité de pilotage se sont réunis et ont affiché de grandes ambitions concernant cette région.
Le PROLAC est une initiative sous régional qui regroupe quatre pays : le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad. L’objectif de cette organisation est le redressement de la Région du Lac Tchad en soutenant la coordination régionale, la connectivité et les moyens de subsistance agricole des populations riveraines du bassin.
Dernièrement, lors d’une réunion à Yaoundé, le Comité a adopté le « Plan de Travail et Budget Annuel « (PTBA) du PROLAC pour le compte de l’exercice 2023, pour 16 milliards FCFA contre 6 milliards de FCFA en 2022.
Ce financement va permettre de nombreux projets, tel que la réhabilitation de 314 km de routes en terre, la construction de 16 bassins de rétention d’eau, le reboisement grâce à 690 000 arbres plantés et la restauration des sols dégradés. La construction des débarcadères et des infrastructures de conservation pour faciliter les activités de pêche, l’octroi d’une centaine de bourses de recherches aux étudiants et chercheurs sont également prévus.
De plus, le Lac Tchad est sur le point d’être couvert par le cadre juridique de la Convention sur l’eau, suite à la confirmation du Niger de son souhait d’accéder à la Convention. Le pays était le seul partageant les frontières du lac à ne pas encore avoir pris part à cette convention. Son adhésion va contribuer à faire de la gestion des ressources en eau une priorité, mais aussi à fournir une base solide pour aider à mobiliser des financements et à réduire les risques d’investissement dans les infrastructures hydrauliques.
Une autre réunion concernant le Tchad s’est déroulée le mois dernier. Cette fois-ci, elle concernait le groupe de recherche de la CBLT (Commission du bassin du lac Tchad) (CRLT) à Niamey. Durant cette réunion, les membres ont discuté des modalités d’organisation du 2e Forum International Annuel sur le Développement de la région du Lac Tchad, prévu en mai prochain. Ce forum permet un dialogue entre différents acteurs (scientifiques, nationaux et internationaux) sur les défis de développement de cette région.
Si certains la surnomment « le cœur mort de l’Afrique », la région du Lac Tchad, en l’espace de 40 ans, a vu son économie bouleversée. Il faut dire que le bassin est passé de 25 000 km2 à 2 500 km2 (principalement des polders propices à l’agriculture, mais aussi un fort potentiel en matière de pêche) entrainant la raréfaction des ressources naturelles et sans doute de nouveaux risques de conflits. Beaucoup pensent qu’il est urgent d’investir sur place afin de faire de cette zone un vrai grenier d’Afrique.