Le mois dernier s’est tenue la cérémonie officielle de lancement de la campagne anacarde du groupe SITA, dont Massogbè Touré Diabaté est la fondatrice. Lors de cette journée, l’entrepreneuse en a profité pour célébrer les plus de 500 femmes qui travaillent pour le groupe.
Massogbè Touré Diabaté est une figure incontournable quand on évoque la filière de l’anacarde (cajou) en Côte d’Ivoire. En valorisant l’anacardier, la patronne de la SITA SA est devenue une capitaine d’industrie qui relève quelques-uns des défis les plus actuels des pays africains : industrialisation et émancipation économique des femmes.
Née en 1964 à Odienné dans une famille d’entrepreneurs, Massogbè Diabaté est l’épouse de l’ex-ministre ivoirien des transports Gaoussou Touré, avec qui elle a six enfants. Avant de se lancer dans la vie active, Massogbé Diabaté a fait des études commerciales en Guinée puis à Abidjan et a eu l’opportunité de partir en mission en Inde. Ce voyage lui a permis de se rendre compte de l’opportunité économique que représentait la noix de cajou.
Avant de créer SITA en 2002, elle fonde la Coopérative des Planteurs d’Anacardier de Côte d’Ivoire (COPLACI), puis lance une campagne promotionnelle de culture de la noix de cajou en offrant des semences dans de nombreux villages. Lors de ses débuts, la Côte d’Ivoire n’était même pas comptée dans les producteurs de noix de cajou. À force de travail et d’ambition, avec sa société, la jeune femme a réussi à hisser la Côte d’Ivoire comme premier producteur et exportateur de noix de cajou au monde.
Au début, la société était axée autour de la seule production d’anacardes. Elle s’est ensuite tournée vers la transformation industrielle du produit afin de pérenniser l’activité. SITA a été la première à lier production et transformation de la noix de cajou en Afrique de l’Ouest. Massogbè Touré Diabaté s’est construit un véritable empire autour du marché de l’anacarde, en commençant avec seulement cinq hectares de terrain (actuellement 150 000 hectares). En 2013, dans l’optique d’offrir des services financiers adaptés aux réalités des producteurs, paysans et commerçants, elle fonde la CEDAICI (caisse d’épargne pour le développement agricole et industriel de Côte d’Ivoire).
Grâce à son travail, l’entrepreneure a obtenu de nombreuses distinctions. Prix de meilleure femme africaine chef d’entreprise à Bruxelles, meilleure femme entrepreneure industrielle de Côte d’Ivoire, prix du meilleur éleveur SARA 97 ou encore la Chevalière de l’Ordre français du mérite agricole en 2014, elle a été nommée, cette année, dans la liste Forbes Afrique des 50 femmes africaines les plus influentes.
Pour l’avenir, Massogbè Touré Diabaté aimerait créer un label « made in Africa », mais surtout faire briller les femmes sur le continent, en continuant son engagement auprès de l’entrepreneuriat féminin.