Selon une étude de McKinsey publié le mois dernier et intitulé « Réimaginer la croissance économique en Afrique : transformer la diversité en opportunités », les cinq principales économies africaines, l’Algérie, l’Égypte, le Maroc, le Nigeria et l’Afrique du Sud, ont enregistré une croissance économique plus lente que le reste du continent. Pour relancer la croissance, l’étude donne cinq principaux leviers : améliorer leur productivité via une transition numérique accélérée, valoriser les compétences locales, renforcer la collaboration inter-régionale, investir dans l’urbanisation et promouvoir les entrepreneurs locaux.
Alors que certaines économies, principalement situées en Afrique de l’Est et de l’Ouest, ont enregistré une croissance annuelle du PIB de plus de 4% au cours des vingt dernières années, les cinq principales économies ont connu, elles, un ralentissement de leur croissance. Cette situation rend difficile l’amélioration des conditions de vie pour les 400 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté en Afrique.
En ce qui concerne le Maroc, l’étude le classe parmi les 13 pays africains regroupés sous la catégorie des « ralentissements récents ». Ces économies représentent plus de la moitié des exportations de matières premières du continent et ont affiché une croissance économique supérieure à la moyenne continentale au cours de la première décennie du nouveau millénaire. Pour ce qui est de l’Algérie, l’étude la considère comme un pays à « croissance lente » avec une économie qui connaît une faible croissance depuis 2000.
En Afrique, les services offrent d’énormes opportunités pour stimuler la production économique et la création d’emplois. Cependant, la productivité de ceux-ci est la plus basse de toutes les régions du monde. McKinsey recommande d’augmenter la numérisation et le développement des compétences pour améliorer la productivité. En alignant la croissance de la productivité des services sur les principaux centres de services en Asie, l’Afrique pourrait ajouter 1 400 milliards de dollars à son économie d’ici 2030 et créer 225 millions d’emplois.
Pour satisfaire la demande locale vis à vis de cette croissance, les pays africains doivent augmenter leur production domestique et leurs exportations. Les liens régionaux doivent également être renforcés pour faciliter les échanges commerciaux. De plus, des investissements visant à améliorer la productivité des ressources naturelles sont nécessaires pour soutenir la transition énergétique mondiale.
L’étude souligne l’importance de promouvoir les entrepreneurs locaux et les grandes entreprises sur le continent. Les grandes entreprises africaines résilientes pourraient ajouter 550 milliards de dollars à leur chiffre d’affaires d’ici 2030 en pénétrant de nouveaux marchés et en augmentant leur productivité. De plus, le rapport met également en évidence le potentiel d’expansion des entreprises dans d’autres pays africains pour favoriser la croissance économique.
L’urbanisation, plutôt rapide en Afrique, offre des opportunités de croissance économique. Les investissements dans les infrastructures urbaines peuvent contribuer à accroître la productivité des individus et des entreprises, tout en soulageant la pression sur les grandes métropoles. Les politiques et les investissements ciblés peuvent favoriser le développement des villes secondaires et étendre la croissance économique et la productivité.
L’étude invite les décideurs africains des secteurs public et privé à saisir cette opportunité de relancer la croissance économique et de construire des économies dynamiques, durables et inclusives pour le bien-être du continent.