Les exportations totales de l’Afrique devraient atteindre près de 1000 milliards de dollars d’ici 2035, selon le rapport intitulé » Future of Trade : Africa » publié récemment par la banque britannique « Standard Chartered ». Un montant qui pourrait augmenter de 29% dès la pleine mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Le commerce intra-africain devrait, pour sa part, atteindre sur cette même période 140 milliards de dollars, soit 15% des exportations africaines.
Pour Standard Chartered » Mise en œuvre efficacement, la Zone de libre-échange continentale africaine peut remodeler radicalement la croissance et le développement futur de l’Afrique. Elle permettra des chaînes d’approvisionnement à plus forte valeur ajoutée et des exportations plus diversifiées. Avec des réglementations, une collaboration et une gouvernance appropriées, cette opportunité peut devenir une réalité. »
Le rapport comprend un aperçu des corridors qui devraient alimenter la croissance du commerce mondial, une analyse approfondie de 13 marchés clés à connaître et un regard sur les technologies numériques qui peuvent favoriser un commerce plus connecté et plus résilient.
Sur le premier point, selon Standard Chartered, les corridors commerciaux africains avec certaines des régions les plus dynamiques du monde connaîtront une croissance plus rapide que la moyenne mondiale de 4,3 %. Le corridor « Afrique de l’Est-Asie du Sud » devrait émerger comme celui à la croissance la plus rapide, à raison de 7,1% par an jusqu’en 2035. Les corridors « Moyen-Orient-Afrique du Nord » et « Moyen-Orient-Afrique de l’Est » connaîtront également un important développement, avec un volume de commerce combiné atteignant presque 200 milliards de dollars d’ici 2035.
La banque britannique pointe ensuite les obstacles à surmonter pour atteindre le plein potentiel de la ZLECAf. Le premier d’entre eux est la complexité des règles commerciales.
Il existe huit communautés économiques régionales (CER) importantes reconnues par l’Union africaine (UA), et la plupart des marchés de l’UA sont membres de deux CER ou plus, ce qui rend le commerce intra-africain moins compétitif en raison des coûts élevés de conformité et d’administration. « La ZLECAf pourrait contribuer à résoudre ce problème en mettant en œuvre des règles d’origine communes, qui accordent à tous les 54 membres de la zone de libre-échange un accès commercial préférentiel aux marchés les uns des autres, dans la mesure prévue par l’accord. »
Enfin la numérisation joue également un rôle important dans le renforcement du commerce intra-africain. Le rapport montre que l’adoption de solutions de financement de la chaîne d’approvisionnement numérique pourrait débloquer 34 milliards de dollars de valeur d’exportation dans cinq marchés africains clés d’ici 2035.